Le fleuron de la scène anglaise fraîchement sorti d’une tournée mondiale a décidé de finir son trip par notre belle ville de Paris. Compliqué de bouder son plaisir lorsqu’on termine l’année avec l’un des meilleurs groupes lives actuels.
Ouvrir pour Shame n’est pas une mission facile et Sorry n’a pas spécialement réussi à nous mettre en conditions. Deux voix au chant avec la parité en étendard mais le tout manque de énergie et ce mood blasé tranche trop sévèrement avec notre tête d’affiche. Pour le moment, leurs ouvreurs restent plus convaincants en studio.
Première partie de Fidlar en 2015 à la Maroquinerie, Point Éphémère, Pitchfork Festival et ici en point final de leur tournée mondiale, mon parcours avec Shame est déjà bien rempli et finir l’année avec eux me remplit de joie. Sous leurs airs de jeunes enragés, ils ont réussi à mêler ce que l’Angleterre peut donner de mieux en mélodie, revendications politiques, observations triviales et influences bien digérées sans oublier de se marrer. Charlie Steen harangue la foule et l’encourage à passer un bon moment en leur compagnie pour fêter la fin d’année. En combinaison, il est dans sa forme habituelle : gorgé d’auto-dérision, vite torse nu et toujours là pour balancer une petite vanne entre deux morceaux. Il n’hésite jamais à se frotter à la foule et passe tranquillement 2 chansons complètes du set à slammer.
Si tous ses camarades sont très appliqués et ne regardent quasiment pas l’audience, son bassiste s’occupe des backs, saute et court dans tous les sens quitte à faire roulade arrière sans jamais lâcher son instrument. Le spectacle est revigorant, magnétique et devient un défouloir jouissif où il était impossible de lâcher le regard de la scène. On ne présente déjà plus les tueries automatiques que sont One Rizla, Concrete, Friction ou Lampoon. Nous vous invitons à jeter une oreille rapidement sur ce premier disque très réussi, déjà très mature dans sa production et assez varié pour ne pas durer en rond au bout de quelques écoutes.
La suite est en route…
Shame nous surprend avec 3 nouveaux titres dont certains diffusés dans la foulée via une session KEXP. Plus long et assez tortueux musicalement et dans l’interprétation, la suite de Songs of Praise s’annonce aussi passionnante qu’intriguante. En guise de point final, ils nous souhaitent une belle fin d’année et enchaînent sur Feliz Navidad jouée avec Sorry au grand complet, et partagée dans un clip le jour de Noël. Avant de partir, ils nous promettent de revenir encore meilleur, plus grand, plus fort. Devant autant de talent, de férocité et d’envie, on n’a du mal à ne pas les croire.