Au lendemain de son concert à l’Aéronef de Lille, les Black Angels étaient au Trianon ce soir de février dans une date complète depuis des lustres. Une tournée européenne pour soutenir le récent Wilderness of Mirrors sorti en septembre dernier.
Tauliers d’un rock psychélédique puissant, les anges noirs sont ici soutenus par un public rallié à leur cause et amassés de manière compacte vers les premiers rangs pour ne pas en rater une miette. Projections aux couleurs des pochettes d’albums et c’est parti pour un show copieux de 21 morceaux dont plus de la moitié sera dédié à leur dernière cuvée. Wilderness of Mirrors se vit donc sous nos yeux pour la première fois six mois après sa sortie. Comme en studio, nos préférences vont à ‘Without A Trace‘, ‘The River‘, ‘Icon‘ et son morceau titre. On remarque au long du set une homogénéité assez flagrante. Au point de se demander si le morceau que l’on entend n’a pas déjà été joué.
A l’ancienne, les Black Angels nous jouent le coup du rappel avec pas moins de six titres avec la part belle à leur classique Passover. On ne sait pas si c’est la courte pause bienvenue ou l’idée de pouvoir se reposer prochainement mais on sent Alex Maas plus investi dans son chant et son jeu de scène. Un surplus d’âme et de corps qui fait toute la différence dans le public puisque le sol du Trianon rebondit sous nos pieds. Une réaction vivace qui tranche avec le début de concert qui a fait lâcher un « Barrez vous con de mimes ! » en direction de la fosse, par un quinqua visiblement très content d’être là. Finir par ‘Young Dead Men‘, on aurait pu l’écrire tellement l’évidence était là mais le plaisir est intact.
Chose à noter, tant qu’il y aura ce groupe, il y aura de l’avenir pour les joueurs de tambourins. Art si facilement oublié et minoré aussi mis en valeur par leurs cousins des Brian Jonestown Massacre. N’oublie pas cher lecteur, oui toi qui pense parfois avoir un bullshit job, qu’il y a toujours un joueur de tambourin tapi dans l’ombre sur une scène mais rémunéré. Comme un symbole anti Macronie. Et oui, les super-héros ne portent pas toujours de capes. Enfin tant qu’ils savent taper en rythme.
Les photos illustrant cet article ont été pris à l’Aéronef la veille par le sémillant Ross.