Joseph Mount a connu un itinéraire improbable. Leader d’un quasi one-man band sur Pip Payne, il s’est retrouvé très vite avec son cousin Oscar Cash et un ancien membre protégé de Karl Lagerfeld. Après que Nights Out lui ait ouvert bien des portes, The English Riviera a fendu la mer. Tournée interminables, placements publicitaires, remixes et attente sur la suite. Love Letters était un hommage aux seventies, un de plus dans le domaine de l’électro. Un de plus de trop, serait-t-on tenté de dire. Une belle descente en pression, deux ans plus tard nous voici au moment des retrouvailles. Le titre nous le dit subtilement : Summer 08 est un revival de l’été ayant suivi Nights Out. Des parentés évidentes au niveau sonore seront nombreuses et l’idée d’accéder à un statut et des attentes moins importantes sont peut-être au bout du chemin.
C’est bien avec ce 5ème disque que Metronomy retrouvera le chemin des dance-floor. Re-présenté à nouveau comme l’oeuvre d’un seul homme, on y retrouve la patte de Joe le bouclé tranquillement installé dans son jogging. Les premières notes de « Hang Me Out To Dry » auraient pu facilement se retrouver sur le deuxième album, tout comme « Old Skool ». « Back Together » est parfait pour se remettre en jambes après deux années de pause. Ses fausses backs, son faux rythme et sa basse dansante réussissent là où Miami Logic échouent sur toute la ligne.
Metronomy 101
Joseph Mount, c’est l’école du contre-temps. Comme le chant sur « Mick Slow », les bruits chelous qu’on entend en fond sur « My House », l’intro de comptine de « Night Owl », des éléments pas innés qui font partie du « groupe » et que l’on retrouve ici avec plaisir. Entre mélancolie dansante et histoire de coeurs, cet album n’est pas l’enfant caché des précédents. « Night Owl » est le bon equalizer : faisant le pont entre les 2 ambiances du disque et du groupe, entre danse et doux amer. Les claviers aboyant d’« Old Skool » nous renvoyant directement aux cousins d’Hot Chip. Avec sa longue introduction, « Summer Jam » ouvre vers autre chose : plus de son, moins de voix, du down-tempo encore une fois outrageusement mélancolique.
Après une période de faiblesse, ce bon vieux Joseph réussit à nous reconquérir avec un album qui ne sent pas trop la redite. Sans sortir la carte de la renaissance, on ira dire qu’il a su retrouver sa ligne de conduite : la danse, les sentiments et le beat chaloupé qui fait la diff’. On attend la suite.