Que se passe-t-il quand l’un des poids lourds du circuit rock depuis dix ans annonce qu’il raccrochera les gants en fin de tournée ? On se presse d’aller les voir pardi ! Pour célébrer une décennie d’albums retors, quoi de mieux que de se rendre dans une Maroquinerie parisienne complète et d’aller prendre la température de l’Aeronef lillois en fin de parcours ?
Brut et féroce en studio, METZ a toujours été une déflagration en live. Complètement punk dans l’approche, avec un set resserré, des interactions limitées avec la foule et une envie d’en découdre à chaque instant pour laisser la place aux coups et à la sueur. 11 ans plus tard, rien n’a bougé dans la forme, mais le fond a connu une nette et constante évolution jusqu’à ce sixième album qu’est Up In The Hill, sorti plus tôt cette année. Des morceaux plus longs, de la mélodie, de la nuance, et l’intégration d’influences venues des autres projets d’Alex Edkins, comme Weird Nightmare et Noble Rot avec l’un des membres d’Holy Fuck.
Est-ce que ça allait avoir un impact sur la formation avec l’arrivée de claviers ? Non ! Le groupe reprend sa formule incontestable et intestable : un chanteur/gratteux hurleur ne tenant pas en place, une basse discrète dans la présence mais lourde dans le son et enfin cette batterie au coffre impressionnant. Un trio déchaîné qui décide de nous prendre à revers en démarrant par l’introduction de son dernier album, ‘No Reservation / Love Comes Crashing’. Même dans un contexte où nous sommes plus proches de la fin que du début, METZ continue d’aller de l’avant et de privilégier leurs travaux les plus récents. Cela tombe bien, car la cuvée de cette année et Atlas Vending sorti en 2020 regorgent de réussites : ‘99’ reste en tête immédiatement, et pas seulement pour son refrain, ou ‘Entwined (Street Light Buzz)’, qui serait partout sur les ondes si nous étions 30 ans en arrière.
Steve Albini aura droit à sa dédicace avec le titre ‘Mess Of Wires’ tiré de Strange Peace, troisième album enregistré avec le producteur chez lui à Chicago. Savoir que l’on assiste peut-être pour la dernière fois à l’une des formations contemporaines les plus solides et jusqu’au-boutistes ajoute une facette supplémentaire à ce concert, qui nous semble être le meilleur de ceux qu’on a pu voir de leur part. Pogos, slams et attention au maximum, sans verser dans l’hommage, puisque seuls trois morceaux de leur premier album sans failles seront joués ce soir. Est-ce que ce sera la porte ouverte à un retour dans quelques années pour l’anniversaire de celui-ci ? On verra mais pour le moment, on est ravis d’avoir pu assister une énième fois à une telle démonstration de puissance.