Le doux épuisement qui suit une partie de jambes en l’air. La sueur, l’essoufflement qui l’accompagnent avant de sombrer dans les bras de Morphée. Nice As Fuck et son album éponynme collerait parfaitement au tableau.
Girls Band, Girls Power
Le groupe ne se résume pas à un trio féminin, et encore moins à des thèmes « féminins ». Ce trio joue une sorte de rock minimaliste avec des touches Punk, que ce soit dans le chant sur « Homerun » ou dans la musicalité ; mais aussi Électro comme dans « Cookie Lips ». Cette construction musicale sert parfaitement le chant et les paroles de Jenny Lewis qui reste majeure sans étouffer le travail de ses comparses, Erika Forster d’Au Revoir Simone et Tennessee Thomas de The Like. Accomplissement de soi dans l’énergique « Higher », débat (sans fin ?) sur les armes à feu aux USA dans un titre intitulé sans détour « Guns ».
Direct, Fort(es) de ses (leurs) convictions
Nice As Fuck ou ses membres, on ne peut le savoir précisément, sont déterminés et directs. Pas de promotion à rallonge pour cet album. Quelques signes avant-coureurs : annonce de la création du groupe lors d’un gala au profit de Bernie Sanders, single balancé par le compte Twitter de Father John Misty, sortie d’album quasi-inopinnée…
https://twitter.com/fatherjohnmisty/status/743172138216087552
La « promotion » du groupe est à l’image de sa musique : sans fioritures. Nice As Fuck ne s’est pas encombré d’une promotion à rallonge, de teaser ou d’un responsable marketing. Seule la musique du groupe et le talent (reconnu) de ses membres ont fait le reste.
Les fioritures sont donc absentes musicalement parlant de cet album. Le trio ne s’embête pas : la batterie, la basse, quelques touches de clavier et le chant. Point barre. Peu d’effets pour appuyer cela. Uniquement les artistes, leurs messages et la musique. L’ouverture impeccable de « Runaway », l’urgence de « Higher », le rythme imposé par la batterie de Tennessee Thomas sur « Angel » (accompagnée par sa ligne de basse groovy) et « Homerun ».
La Durée ne fait pas tout…
Et Nice As Fuck nous le prouve grandement. Peu importe si l’album dure moins de la demi-heure (25 minutes pour être précis). Les titres s’enchainent tantôt dans une frénésie contagieuse, tantôt dans une mélancolie. Et l’album de conclure par un titre éclair de 44 secondes, correspondant au « NAF Theme » avec un rythme emballant, les membres du groupes scandant leur message une dernière fois pour qu’on imprime bien qu’elles ne sont pas une chanteuse, bassiste et batteuse réunie mais un groupe…
« We’re Nice As Fuck, Wish you Good Luck »
Bonne chance à vous aussi Nice As Fuck pour la suite. On croise les doigts pour un retour (inattendu lui aussi ?) et un second album d’aussi bonne qualité.