Le premier soir de l’Avant-Garde du Pitchfork Music Festival Paris se passait le 10 novembre pour 20 concerts dans 7 lieux différents, notamment à l’Atelier Basfroi, au Badaboum, au Café de la Danse, aux Disquaires ou au POPUP! C’est au Supersonic et au Supersonic Records que nous avons décidé de poser nos oreilles.
Avant d’assister aux concerts du soir, notre coup de coeur de la soirée s’appelait Gurriers. Quelques titres disponibles sur les streamers nous promettait un post-punk furieux issu de Dublin. Vous vous dites peut-être que tout ça sonne le déjà entendu et c’est complètement faux ! Ces 5 potes, colocs et collègues n’ont pas mis une minute pour secouer la fosse avec une présence scénique frappante. Un bain de foule pour le chanteur et l’un des guitaristes, un orage sonore du premier au dernier titre font de ce premier show français une belle démonstration de force. Habitués depuis deux ans à tourner au Royaume-Uni, on est convaincus que le groupe peut prendre un chemin similaire à celui de Shame, avec qui ils partagent la fougue et le talent. Pour démarrer avec eux, rien de mieux que l’incendiaire ‘Nausea’ avant d’enchaîner sur les autres titres plus mélodieux. C’est une évidence, on n’a pas fini de les voir tourner !
A peine le temps de remonter la rue que nous nous retrouvons au Supersonic Records pour assister aux derniers titres de Water From Your Eyes. Sorti chez Matador Records, l’album Everyone’s Crushed contient quelques titres expérimentaux à recommander comme ‘Out There‘ et ‘Barley‘.
Mais il faut presser le pas pour découvrir les américaines de CUMGIRL8 dont les morceaux ne nous ont pas toujours convaincu en studio. La version live est mitigée : leur pertinence à la guitare confirme nos doutes alors que la fin du set avec des morceaux plus minimalistes à la Peaches sont plus accrocheurs. Un concert qui aurait sûrement mérité d’être placé avant le groupe précédent. A la tête d’un EP pour le moment avec ‘phantasea farm‘, on sent que le groupe doit encore se peaufiner musicalement pour éviter d’être jugé uniquement pour son jeu de scène provocateur. Un moment intrigant qu’on aura vite oublié pour enchaîner sur le set suivant. Reste le titre ‘cursed angel‘ pour faire connaissance avec le groupe.
Clou du spectacle et grande curiosité partagée par tous, le premier passage en France des Fat Dog. Signé chez le label Domino, ils ont affolé une grande amateur de rock avec leur unique titre ‘King of the Slugs‘. A la fois funk, punk, disco et hystérique au long de ses 7 minutes, ce single est une porte d’entrée parfaite pour leur univers délirant. Cette folie était au bon endroit pour s’exprimer puisque le feu du Supersonic à 22h a la réputation de s’allumer à la moindre étincelle. Ou comment transformer un concert en cours de cardio. Chauffé par une tournée en cours depuis la fin août, le groupe a dévoilé 45 minutes de morceaux inédits pour une foule qui s’est comporté comme si elle les connaissait déjà par coeur. Déroutants, infatigables et assez indescriptibles, ils savent placer des moments forts : positionnant leur claviériste au col roulé au micro affublé d’une grande cape à capuche, quelques solos de saxophone ou encore en essayant de nous faire asseoir. Notre crush absolu restera leur batteur au masque de chien porté pendant la totalité du set. On ne sait pas encore comment ils arriveront à canaliser cette énergie éreintante en album mais on peut déjà parier que ces énergumènes vont bénéficier d’un bouche-à-oreilles extrêmement positif dans les mois à venir.