Quand l’un des meilleurs groupes vus au Supersonic revient à Paris, on fait honneur et on se déplace. Un an après la sortie de leur deuxième album Beware Believers, les Crows sont enfin là pour le défendre en live au Petit Bain.
Avec les fidèles Servo en guise d’entrée, la péniche du Petit Bain a commencé à sévèrement vibrer. Les habitués de la rue Biscornet connaissent bien ce trio de Rouen bercés entre shoegaze, post-punk et électro. Rapidement, le changement de plateau s’est opéré pour une foule compacte proche des premiers rangs. Peu de temps avant que tout s’arrête, Crows avait signé un concert mémorable au Supersonic en 2020. On sent que l’impression est encore vivace et que les personnes présentes n’ont pas hésité à payer leur billet pour suivre le groupe dans leurs aventures.
Sorti en avril dernier, Beware Believers enfonce le clou avec ce goût pour un rock frontal avec une voix racée et bien en avant dans le mix. Avec deux albums en stock, pas de suspense : les Crows se mettent en jambes avec 3/4 titres de leur premier disque avant de placer leurs morceaux plus récents. Le public n’a pas besoin de tour de chauffe. Les pogos sont nourris, de plus en plus grands et très, très réactifs. Le groupe survit à sa réputation et n’a rien perdu de sa force. Si la présence scénique du chanteur embarque tous les regards, la vélocité du batteur emballe les compos. A la basse comme à la guitare, les deux membres restants assurent leurs partitions en bons soldats sans essayer de se tirer la couverture la moindre minute.
Dans une setlist enchaînant les bombes de leurs deux disques, une pause pour introduire un nouveau titre d’un futur troisième album. Différent dans la voix et dans le rythme, il augure dun courant nouveau et bienvenu. A part cette incartade, le groupe a l’air de jouer ce show comme un retour au bercail. L’introductive et immédiate ‘Silver Tongues‘, ‘Slowly Separate‘ et son refrain martelé, la folie ‘Room 156‘ sont autant de morceaux de bravoure d’un set qui n’en manquera pas avec une foule complétement acquise à sa cause.