En soutien d’un excellent Relatives In Descent, nous rencontrons Protomarty pour la 3ème fois après La Route du Rock 2014 et le Point FMR. Avec en bonus, une interview à lire bientôt.
Pourquoi ?
Pierre et Fabien, voilà le nom des trois énergumènes qu’on a surpris en pleine balance en allant chercher les Protomartyr dans leur loge pour leur interview. Les voici à 20h en première partie et que dire… Derrière un guitariste doué se cache un batteur assez monomiaque dans ses patterns et un bassiste français dans le chant dont la parenté est toute trouvée : Didier Super. « Travail, Patrie et Calvitie » nous dit l’un de leurs refrains, soit. On se demande sacrément pourquoi le meilleur groupe du rock indé US se trimballe un trio aussi pété pour son support. Nous sommes rarement sévères avec les ouvreurs et même souvent bien surpris mais là cette demie-heure était parfois longue, souvent consternante et dans l’ensemble assez pénible. On espère ne pas recroiser leur route trop vite.
Pierre & Bastien. Quand Didier Super se met au punk. Pourquoi Protomartyr n'avait pas une meilleure première partie ? pic.twitter.com/xitXx9ymtZ
Relatives In Descent a droit à sa version live pile deux ans après The Agent Intellect. Après le Point Ephémère, c’est maintenant La Maroquinerie qui accueille un groupe dont la réputation commence enfin à se rapprocher du niveau de ses compositions. Leur batteur Alex nous a d’ailleurs confié qu’ils considèrent ce concert post-attentats du Bataclan comme leur meilleur à ce jour avec 3 rappels au menu. A 21h10 sonne un synthé menaçant pour claquer le premier extrait de leur dernier disque, « My Children« . Le groupe s’amusera à jongler entre ses albums en allant même creuser dans All Passion, No Technique : premier disque introuvable en support physique comme en streaming. Seul YouTube saura donc répondre à nos requêtes curieuses en attendant une potentielle ressortie l’an prochain. RiD est bien là avec 9 morceaux sur 12 présents sur disque. Sachez aussi qu’un EP sera au menu l’an prochain pour nous faire découvrir les titres qui n’étaient pas dans le même esprit. On nous a promis des morceaux longs, parmi les meilleurs du groupe.
C’est tout à leur honneur, les Protomartyr varient leur set d’un soir à l’autre. Hélas, « The Chuckler » ne sera pas du voyage. Tout comme d’autres favorites, « Clandestine Time » ou « Pontiac 87 » étonnament disparues des sets de cette tournée européenne. Pas un problème pour le public ultra engagé et prêt à pogoter dans une Maro bien blindée. Joe Casey porte la présence du show avec une interprétation gouaillarde et habitée avec des hochements de têtes négatifs et ce qu’on pourrait parfois assimiler à un sens de la désapprobation de l’agitation de la foule. C’est là tout le contraire car il remerciera Paris pour avoir été le concert le plus apprécié, une nouvelle fois. A la guitare comme à la basse, rien à déplorer et que dire de la batterie variée, pétaradante et vicelarde amenant un vrai coeur à des morceaux d’une intensité jamais prise en défaut.
Au moment trop vite arrivé du rappel, c’est « Why Does It Shake? » qui fait déjà son arrivée. Toujours la plus aimée du set et ce n’est pas étonnant car c’est de loin la plus fédératrice de leur répertoire avec son refrain martelé et scandé. On passerait presque sous silence cette fan venue de Barcelone avec sa voix improbable réclamant un titre pas joué depuis 6 ans par le groupe. Enfin, ils décident de nous quitter avec « Scum, Rise!« . Une énième attaque sonore maîtrisée, sauvage et rageuse avant que nous devions nous quitter malheureusement. Après tout de même 1h30 de show. Nous n’aurons pas le droit cette fois aux 3 rappels alors que ce concert était le dernier de la tournée européenne. C’est peut-être là le problème avec le talent, on vous en demande toujours plus.
Notre petit doigt nous dit qu’on devrait les voir en France d’ici avril/mai et potentiellement cet été en festivals. On attendra confirmation avant de l’annoncer.