Quatre ans depuis Like Clockwork. Album critiqué pour sa lenteur, son goût pour les ambiances funestes et son avalanche de guests. Il n’empêche que ce sixième volet des aventures de Josh Homme ont donné une profondeur supplémentaire à son terrain de jeu favori et que les années n’ont pas sali la qualité d’un disque qui a su se bonifier dans le temps. Villains garde d’ailleurs les traces de son aîné : le retour de l’artiste Boneface aux illustrations et le swing de « Smooth Sailing » sur une grande partie des morceaux. Fini la déprime quasi post-mortem, Villains est là pour danser, fêter l’instant présent et te faire bouger ta tête, ton cul, tes pieds et tout ce qui veut bien suivre. Mission accomplie ?
Une bonne première impression
Une voix prête à toutes les intonations et flows, des guitares tordues et twistées dans tous les sens, des revirements inattendus : Villains est le disque de la prise de risque et des surprises. En 9 morceaux, il arrive à relancer la machine QOTSA sans perdre son public en route. Jamais loin du groove d’un « Gunman » des Them Crooked Vultures, du fun d’un « Sunday » sur Post Pop Depression, de la dramatisation d’un Like Clockwork sur les titres les plus calmes, des Cramps sur « Head Like a Haunted House« , le groupe a su recycler en renouvelant. Mieux encore, le groupe a toujours un tour dans la manche et sait en rajouter lorsqu’on croit que le morceau nous a tout dit.
A la fête également, les claviers de Dean Fertita qui a du avoir ici les partitions de sa vie le rapprochant du bordel sonore opéré chez les Dead Weather. Deux explications à ça, l’homme à la veste en cuir indéboulonnable travaille ses claviers comme une guitare et Mark Ronson aurait rempli une pièce complète de synthés. Avec plus de matos à dispo, on sent la différence à l’arrivée. Michael Schuman prend aussi du galon à la basse avec des lignes placées en avant dans le mix avec des grosses claques sur « Feet don’t fail me » et « The Evil Has Landed« . Coïncidence, deux des meilleurs morceaux. Pour compléter la section rythmique, Jon Theodore suit les tempos à la percu près et on est rassurés sur le son de sa batterie : on l’entend avec le coffre qu’elle mérite. Mais ce n’est pas le disque où il réussira à faire la différence par rapport à l’artillerie en place.
La voix de son maître
Si la tracklist est assez généreuse pour être passée au crible, restons quelques instants sur « The Evil Has Landed« . Énorme baffe dans la gueule de plus de 6 minutes pouvant aisément tripler de volume en live, au vu de son potentiel à déborder. Défouloir ultime à la Songs for The Deaf, il s’agit là du meilleur morceau du groupe depuis des lustres et il se savoure la bave aux lèvres.