The Guardian s’est lancé dans un article pour en savoir plus sur ce qui anime les artistes à annuler leurs tournées américaines et européennes. Le COVID n’est plus le seul responsable à mettre par terre des dates, bien que l’attraper est toujours synonyme d’annulation et un vrai problème dans une économie fragile. Avec de nombreux interviewés, de genres et de tailles divers, on y voit plusieurs coupables.
Le coût de l’essence, l’inflation en général, la fermeture de sociétés spécialisées dans cette industrie du spectacle mènent donc Metronomy à annuler sa tournée américaine ou la récente gagnante du Mercury Prize Little Simz à faire de même. Tout comme Animal Collective avait annoncé devoir renoncer à sa tournée anglaise et européenne. C’est Okkervill River qui précise les montants perdus en cas de tournée : 20 000 dollars en moins sur l’ardoise si il avait honoré son tour des Etats-Unis et de l’Europe. Ce qui pose d’énormes questions sur les parts reversées aux artistes dans un contexte où l’on dit que seuls les concerts et le merchandising peut leur permettre de vivre de leur art. Pointer du doigt en filigrane : le streaming bien sûr et son ratio de recettes déséquilibré. La pression d’être constamment présent sur les réseaux sociaux, de signer des contrats avec des marques et de se marketer est aussi soulignée par Santigold dans un autre post Instagram.
Histoire de rajouter une couche à une situation qui donne envie de rester sous la couette, le Brexit n’arrange pas les affaires pour les artistes anglais. Sur un territoire déjà connu pour offrir des cachets et des aides aux artistes plus faibles, de nouveaux coûts de visa et d’infrastructure se sont ajoutés à la fête pour donner des cycles de tournées plus courts. Les habituelles 20 dates passent à 10, le nombre d’artistes potentiels en tournée est devenu délirant créant un embouteillage difficile à anticiper et organiser si vous n’avez pas pris un an en amont pour vous organiser. On appréciera aussi l’anecdote sur les cotisations prélevées par les salles du réseau O2 sur un stand de merch : 30%. A tel point que Dry Cleaning a décidé de monter son propre stand de merch en pop-up à l’extérieur de la salle le soir de son concert.
Pour rester constructif, parlons des solutions évoquées : la suppression de la TVA sur la vente de tickets ou prendre une part des honoraires ponctionnés par les vendeurs de billets pour les reverser aux artistes directement.
Morale de l’histoire : soutenez les artistes, allez aux concerts, achetez du merch, craquez sur les BandCamp Fridays et on croise les doigts.