C’était un petit événement mais le super groupe LS Dunes composé, rappelons-le, d’Anthony Green (Cirva Survive), Frank Iero (My Chemical Romance), Travis Stever (Coheed and Cambria), Tim Payne et Tucker Rule de Thursday, était bien de passage à Paris. Une mini-tournée européenne de 5-6 dates donnant un caractère exclusif. Même si, ne nous mentons pas, on était pas sur du sold out. Un scandale à mon humble avis en regard de la somme des talents et de leur rareté scénique. Le dernier passage de Green remontant à… TROP LOIN.
Nous voici donc devant le Trabendo et surprise ! Si je suis là pour l’ouverture, je suis clairement derrière une file conséquente de jeunes spectatrices « des zouz de 15 ans » diront les boomers. Misère ! Moi qui pensais shooter Anthony Green de très très très près, genre collé serré zouk des tropiques, me voilà coincé au 4e rang et la crainte de faire des photo toutes nulles. Pas grave, gros avantage quand t’as 40 piges, c’est que toi, t’as fini ta croissance en levant les bras, je m’arrogerai donc aisément certains angles de vue.
En tout cas, la première partie assurée par Kayleigh Goldsworthy est à l’image du public, jeune. C’est assez mièvre et heureusement entrecoupée de longues histoires à base de « on vous a déjà brisé le coeur ? », « vous avez déjà été alcoolisé(e)s dans un avion ? ». Meuf, j’ai 40 piges. OUI. Et OUI. Mais ça m’a pas donné envie de faire un album tout mièvre. Je suis un nihiliste, moi ! Et ce n’est pas le fait d’inviter les musiciens de la tête d’affiche le temps d’un titre qui m’aura plus intéressé. Clairement pas mon registre et comme souvent, vraie interrogation sur une première partie un peu hors sujet passé 18 ans. OK BOOMER (bis).
Non, ce soir, je suis venu pour le beau Anthony Green. LE BOSS de mon coeur (après Trent Reznor) qui ira jusqu’à s’assurer lui-même de mon pass photo le jour J. Putain, je suis déjà fan, mais là ça me donne envie de l’adopter ou de le marier. Peu importe. Toujours est-il qu’une fois entré sur scène, le frontman invite tout de suite le public à se rapprocher, à venir à son contact. Il faut dire que s’il m’aura confié ne pas être en forme en MP, rien ne transparaitra de cela sur scène. Green est toujours doté de ce timbre si particulier dans les aigus et cette incroyable capacité à partir en scream sans s’arracher la gorge. Le groupe attaque d’ailleurs par un « Bombsquad » fort à propos qui permet de passer en mode headbang directement.
Le groupe est ultra appliqué devant une fanbase conquise, tendant roses et autres nounours, au vrai chouchou de la soirée, Frank Iero à la gratte. Genre le bad boy quoi ! Pas grave, quelques œillades et sourires d’Anthony suffiront à prouver qu’il n’a d’yeux que pour moi ce soir (Mon astuce ? Dépasser d’une tête le reste du public). Enfin, surtout les mecs de son âge : « I can see people of my age at the back of the venue ». Tout juste, Auguste ! Lors de mon dernier live de Circa Survive aux États-Unis, la moyenne d’âge était plus 30/40 ans et on sent bien que ça déstabilise/amuse un peu le chanteur. Beaucoup de darons regardent d’ailleurs Anthony et sa troupe d’un spot arrière, à l’abri des cris et petits pogos tout mignons. Mais ce serait idiot d’opposer les générations car les plus jeunes sont clairement le moteur de la belle ambiance de ce soir, agrippant Anthony, reprenant à pleins poumons les titres distillés le temps d’un court premier album, certes, mais qui ne manque en rien d’efficacité. PRENEZ ÇA LES DARONS !
Mention spéciale au passage « Blender » et ses belles parties de gratte et de batterie suivi de l’imparable single « Permanent Rebellion ». Le groupe achèvera sa première partie avec un « Past Lives » bien enlevé et qui appelle vite son rappel, plus calme composé des titres « 2022 » et le titre de fin « Sleep Cult » avec Kayleigh Goldsworthy au violon. Et si, sur album, le titre ne me touche pas plus que ça, voir Anthony gueuler à tue-tête « Sorry that I wish that I was dead » a quelque chose qui interpelle, tout en étant possiblement cathartique pour lui, qui lutte constamment contre ses addictions.
C’est donc 50 minutes plus tard que ce set s’achève déjà, l’affre des premiers albums sur scène, avec surtout le plaisir d’avoir assisté à un passage excessivement rare en Europe de ces artistes tournant généralement aux US. Espérons donc que Green et consorts ne mettent pas à nouveau 10 ans pour nous rendre visite. 7 ans si on compte le passage de Saosin au Groezrock Festival en Belgique.
Merci à RSTLSS, mes gars sûrs, Olivier de Replica Promotion et ANTHONY ! 🫶🏻