L’an dernier, nous avions découvert l’incroyable site du Pointu Festival. Abasourdi qu’un tel lieu puisse abriter un festival au line-up aussi léché, nous avions interviewé son programmateur. Conquis une fois sur place, nous voici de retour avec un jour de plus, des sets plus longs et des pass payants contre un espace détente. Un résumé de nos coups de cœur de ces 3 jours idylliques.
Slaves est un duo nettement plus ravageur en live qu’en studio. Leurs premiers disques sont sûrement les plus intéressants et leur setlist montre qu’ils en sont conscients. Là pour en découdre, le musculeux Isaac saute litteralement tout en tapant sur ses fûts et gueule dans son micro. Et de l’autre côté, son pote Laurie lui rend visite régulièrement en crachant des riffs assassins tout en déambulant sur toute la scène. « Beauty Quest« , « Cheer Up London« , « The Hunter » sont autant de tubes qui donnent envie de se replonger sévèrement dans leur discographie. Une performance adulée de tous qui restera pour beaucoup le meilleur concert des 3 jours et le vrai démarrage du festival.
Dans une scène française loin d’être degueu ces dernières années, JC Satan est toujours un étendard de qualité. Musicalement aussi doué pour nous déclencher un orage que pour sortir une balade, les bordelais ont admirablement ouverts le dimanche et nous ont rappelé leurs nombreuses qualités. Hystérie, mélodie, performance musicale et blagues en prime, ils ont coché toutes les cases pour nous mettre en jambe.
Metz et sa foudroyante réputation scénique n’est plus à faire et leur passage a rasé le peu d’herbe qui pouvait encore subsister dans la fosse. Nuage de poussière, headbanging, slam, pogos exponentiels et on en oublierait presque l’imparable maîtrise d’un set sans temps mort voué à t’assommer. Si t’es passé à côté, c’est trois disques et une compil d’oldies toute neuve qui t’attend. Pour en savoir plus sur ce qui se passe chez le trio, l’interview réalisée le dimanche est ici.
Hot Chip a balancé tous ses tubes pour démarrer son set et c’est un best-of inespéré qui se déroulera sous nos yeux accompagnés de quelques nouveautés issues de A Bath Full of Ecstasy. Notre interview donnée sur place résume les envies du groupe, sa vision du live et sa manière de se réinventer sans se répéter.
La Fat White Family a définitivement rangé ses mauvaises manières en live et c’est tant mieux. Déjà vu sous 40° et bourré au All Points East à Londres en mai, nous avons constaté que la bande tenait facilement son statut de tête d’affiche et nous n’avons pas regretté une micro seconde les Melvins. Entre les pépites du premier album et l’excellent Serf’s Up, on ne s’est pas emmerdés une seconde.
Déjà aperçu en opening des Cure, les Twilight Sad ne nous avaient pas marqué. Tout le contraire ici avec un chanteur qui en fait des caisses pour compenser l’extrême discrétion de ses collègues. Si vous connaissez Editors, White Lies et Interpol, on est en terrain connu mais loin d’avoir une version au rabais, ni dénué de personnalité.
Nous n’avons pas accroché plus à Mogwai que sur leurs efforts studios, la faute à un rythme neurasthénique et une présence dénuée de tout charisme. A l’inverse, Converge était ultra speed et surexcité sans me passionner pour autant. Si Steve Gunn s’écoute plus dans un salon, on retiendra les mignons The Penelope Isles. Le succès public de cette édition pousserait à une autre scène dans l’espace chill out l’an prochain, une initiative intéressante que l’on a déjà hâte de voir… En grandissant et en s’allongeant, le Pointu ne perd pas en qualité ni en ambition. L’espace détente était une nouveauté bienvenue pour se poser entre deux sets et se restaurer. Avec des sets plus longs et 12 groupes, on ne sait pas jusqu’où le festival peut continuer son ascension et c’est peut-être ce qu’il y a de plus louable dans l’histoire.
On espère que ça va durer encore longtemps sous ce format.