ROCK EN SEINE ☭ JOUR 1

Présent depuis 2013 à Rock en Seine, nous revenons à Saint-Cloud pour les 3 jours avec la très médiatique venue des Cure. En négociations depuis un bail, ils assurent de remplir la jauge du vendredi remplie de t-shirts noirs à la gloire de Robert Smith et de ses potes.

Une bonne intro.

Balthazar est déjà venu deux fois mais ils inaugurent la Grande Scène ici déjà bien blindée à 17h. Ils ont sorti Fever cette année et le disque a l’air porté par des lignes de basses dansantes qui nous rappelle qu’on a oublié de l’écouter. Nous réparerons cet impair très vite au vu de la qualité des extraits entendus en live. Prestance, élégance, deux chanteurs lead en alternance, harmonies vocales, violon, tuba, visite dans la fosse, ils ont déployé sans avoir l’air de s’employer un bel aperçu de leurs compos. 50 minutes passées en un clin d’œil, on n’aurait difficilement trouvé meilleure intro.

La surprise.

MNNQS remplace King Princess à la volée et quelle surprise pour ces Rouennais enragés. Ça tape sec et ça tombe bien car on ne risque pas d’avoir d’équivalent avant dimanche. La release party de l’album a lieu le 3 octobre à La Maroquinerie, le rendez vous est pris.

Plus jamais.

Jeanne Added. Que dire de ce mix aléatoire de Woodkid pour la grandiloquence espérée, Christine and The Queens pour les moments de danse très gênants et Mylene Farmer pour le son éthéré / vaporeux ? La présence d’une chorale n’apporte quasiment rien, on ne comprend pas dans quelle langue elle chante : tellement parfois on a l’impression d’assister au retour de la fille de Scatman. Sans vouloir cracher sur l’artiste, la performance était assez agaçante et redondante pour ne pas donner envie de la recroiser de si tôt.

Les patrons.

The Cure débarque à 21 h pile pour une foule interminable et acquise à la cause d’un groupe ayant fêté ses 40 ans l’an passé. Dans le registre anniversaire, Disintegration souffle ses 20 ans et prend une place majoritaire dans les setlists. Un show qui ne bouge pas d’un titre sur cette tournée mondiale des festivals à un rythme hallucinant où 27 morceaux s’enchaînent sans temps mort jusqu’au rappel. Dans son premier tiers, le groupe envoie les morceaux têtes baissés en enchaînant évidences, morceaux chéris des fans et c’est « Burn » qui bouge le public à base d’ondulations et de mouvements de bras vers le ciel. La B.O de The Crow, classique des sets depuis 10 ans, transcende tellement certains membres de la fosse vont se transformer en corbeaux. « From The Edge of the Deep Green Sea » enchaîne et l’un des morceaux les plus épiques de leur discographie nous monte les larmes. Une excellente « A Forest« , la surprenante « 39 » issue de Bloodflowers, « The Walk » ou « The Caterpillar » font aussi le taf en se baladant dans les époques du groupe.

En plus de ses habituelles danses, il faut attendre le rappel pour que Robert Smith se montre plus bavard, profite étonnamment de l’avant scène à plusieurs reprises, se balade le long de la scène, sourire aux lèvres. On ne l’attendait pas aussi expansif, tout comme son groupe heureux d’être là visiblement à en voir les éclats de rires constants et les tapes sur le cul entre Simon Gallup et Roger O’Donnell. Pour compléter le crew, Jason Cooper n’avait pas une minute derrière les fûts tandis que Reeves Gabrels a surpris par sa discrétion, ayant rendu sa partition nettement plus agréable que dans les passé.

A son arrivée sur le rappel, Smith précise que l’on sera surpris de son français pour la demie-heure restante et le timing a été respecté à la minute près. Si la sélection de morceaux est agréable, on regrettera l’absence de Pornography, des titres plus sombres ou déjantés de Kiss Me Kiss Me Kiss Me ou même de « Jumpin Someone Else’s Train » et « Killing An Arab » sans rentrer dans d’obscures faces B. Il semblerait que cette tournée soit celle du kiff et ce n’est pas demain qu’on remplacera les « Close To Me« , « Friday I’m In Love » et autres « Boys Don’t Cry« . Dommage mais il serait stupide de bouder son plaisir à voir un groupe aussi mythique en grande forme à Rock en Seine. Pari d’ores et déjà gagné pour l’orga avec une foule compacte et interminable pour ces deux bonnes heures de bonheur en compagnie de cadors d’une époque où les mots pop rock avaient une autre gueule.