Duo monté à une vitesse folle au rang des stades et des têtes d’affiche de festivals, Royal Blood nous offre déjà un quatrième album. Marqué par un coup d’arrêt lors de sa dernière cuvée pour cause de semi-virage french touch, les voici à la reconquête des rockeurs. Vraiment ?
Notre dernier souvenir des Royal Blood remonte à cet été. Une retransmission de leur concert au festival BBC Radio 1 a tourné pendant quelques jours, s’attirant les foudres des médias et d’autres artistes. La raison ? Mike Kerr en flagrant délit de boulard de la taille de Pluton, qui reproche à son public du jour de ne pas les connaître et de ne pas aimer le rock. Dommage que Wet Leg a fait un carton plus tôt sur la même scène… Rien d’étonnant en soit car les deux compères n’ont jamais semblé s’étouffer dans leur modestie et leur sympathie. Bref, qu’en est-il de Back To The Water Below censé déjà être une oeuvre de réconciliation ou du moins de reconquête ?
Pour tromper son public, le disque démarre par deux morceaux de retour aux sources avec du rock costaud à tous les étages. C’est seulement par la suite que la vraie couleur de l’album se révèle : celle de l’alliance entre leur formule initiale et les claviers mélodieux initiés par leur effort précédent. Quiconque a déjà aimé Royal Blood aura du mal à ne pas céder à ‘Mountains At Midnight‘, hymne pondu pour fendre les foules en 2 riffs et trois coups de toms. Sous son coeur d’homme au perfecto inamovible, ce quatrième volet est en fait l’histoire de la lutte contre les tentations et addictions. Après avoir communiqué autour de sa sobriété en 2021, il semblerait que les démons soient de retour chez Mike Kerr. Ce qui génère des paroles où le narrateur est déphasé et où les mélodies gagnent en subtilité, comme sur ‘The Firing Line‘. Ce changement d’ambiance est plutôt bienvenue puisque si la formule du duo est indéboulonnable en termes d’efficacité, il faut admettre qu’on en fait assez vite le tour. En plus, les morceaux actuels ne les empêcheront pas pour autant d’être en bande-son de la future pub de votre prochaine voiture ou votre déo. ‘Triggers‘ est là pour vous en convaincre.
Si Typhoons était un disque de transition avec son lot de déceptions, celui-ci a l’air de mieux marier les envies de ses auteurs. Après, Royal Blood s’est toujours plus démarqué en live via sa force de frappe que par ses albums sympathiques, bien faits mais relativement anecdotiques. Un groupe qui plaira à ceux qui aiment le rock « à l’ancienne », tout comme à ceux qui écoutent de la musique à guitares seulement le temps d’un set de festival. Pour tous les autres, on écoutera ça quelques fois avec curiosité sans trop y revenir.