Bien installée aux synthés ou aux backs dans la galaxie des indés ces dernières années, Sasami s’était lancé dans un bon album de rock en 2019. La voici avec Squeeze, un objet virevoltant non identifié…
Enregistré dans les nouveaux studios de Ty Segall et bordé par une pléthore de featurings, Squeeze presse toutes les envies de son interprète et les intègre tout en restant incroyablement séduisant et digeste. Un titre comme Skin A Rat déboule et mélange un nombre d’influences impossible : le rock des années 90, un son à la Pantera et des changements d’ambiance à la… System of A Down ! Ecrit à la suite du confinement, ce disque a pour objectif de connecter avec son auditeur en passant par une certaine catharsis liée à la musique métal, le pogo et l’envie de ne pas oublier la mélodie au passage.
Une intention générale qui se traduit par la réussite d’un titre comme Say It. Rythmique indus, basse menaçante et percussions martiales contrebalancées par un refrain catchy et sensuel qu’on croirait sorti des Warpaint. Pour l’aider dans ce projet, elle est accompagné en fonction des titres du groupe Barishi, du batteur de Megadeth et de membres de Hand Habits, King Tuff, Moaning ou No Home. Un casting très métal qui se traduira aussi dans la version live de l’album dans les tournées à venir.
Garanti sans remplissage, la tracklist arrive à nous balancer un Tried to Understand tout droit sorti de Sheryl Crow, une pop song emballée comme Make It Right ou une cover entêtante de Daniel Johnston avec Sorry Entertainer. Le fil conducteur de cet entreprise, c’est cette faculté à faire mouche et garder une cohésion à toute épreuve. Sur la partie visuelle, elle est épaulée par Andrew Thomas Huang en charge de l’univers de FKA Twigs et c’est l’alter-ego idéal pour exprimer la folie et la richesse de ce second disque où elle déploie clairement ses ailes.