A peine 6 semaines après leur passage à Rock en Seine où ils avaient pondu l’un des meilleurs sets du week-end, Slaves repasse à Paris. Take Control est sorti, il fallait bien nous le présenter.
L’Angleterre et l’amour du pays
Pour patienter c’est Life qui nous honore de son premier concert parisien. A l’anglaise, ils défient du regard, braillent et disent merde au Brexit. La sauce prend avec des morceaux enlevés ni trop punks, ni trop mous avec un chanteur tenant peu en place et doté d’une certaine présence. Une petite demie-heure passée très vite et les petits nouveaux partent comme ils sont venus, la sensation d’avoir été plus que des bouches-trous en plus.
Slaves se baladait déjà dans les travées du Trabendo pendant Life et les voici pour donner un fond musical aux pogos et slams s’enchaînant dans la petite arène de la salle. Un public définitivement rallié à sa cause, connaissant les paroles des refrains et prêts à échanger du coude ou jeter une bière. Même sur la tête de notre chère photographe Lolu. #bosse
Géopolitique pour les nuls
Slaves puise à l’envie dans sa disco avec Take Control en étendard, faisant le pont entre les titres en les introduisant d’un petit laïus. Message hautement politique (FUCK BREXIT), philosophique (if you don’t like your job, do something about it), les porteurs de t-shirts Che Guevara et de tatouages No Future apprécieront. Profondeur du propos mis à part, les deux zozos savent clairement foutre le bordel et leurs chroniques de l’ordinaire sont efficaces, rapides et bien troussées. La gouaille et le jeu dansé du batteur/chanteur est au poil et il arrive à Laurie de taper la pause pour les premiers rangs comme tout guitariste qui se la pète. Euh, se respecte.
Déjà ?
Avec ce ton débilo-régressif qui les caractérisent, Slaves porte son set naturellement et « Cheer Up London » comme les morceaux les plus agressifs de Are You Satisfied (« The Hunter » ou « Where’s Your Car Debbie? ») sont autant de moments de folies où les rangs de la fosse se resserrent. Foule qui sera même amenée à s’asseoir comme en 2001 par Slipknot. Non pas pour nous chanter un hymne hérétique mais une balade avec « Steer Clear ». Tout tourne à bloc donc, jusqu’à l’annonce du dernier titre. Avant le rappel, qui n’aura hélas jamais lieu.
Comment légitimer qu’avec deux albums, un gros EP et des covers en stock, tu t’arrêtes au bout de 55 minutes de show ? Un arrêt précoce assez scandaleux, pour un set aussi court que celui vu à ReS ! Un constat bien dommage pour un groupe ayant pourtant fait le taf parfaitement jusque là. On espère que pour notre quatrième rendez-vous, ils seront être plus endurants.