Esclaves de son propre style ?
Un duo punk anglais, on a connu plus original. Pourtant à coup d’EP et de prestations lives pêchues, leur nom s’est fait connaître pour atteindre un deuxième disque très attendu et produit par Mike D des Beastie Boys. Un grand nom choisi pour aller plus loin dans le son et éviter de se répéter. Chose qui peut vite arriver lorsqu’on est que deux pour se partager batterie, guitare et voix.
16 titres, t’as beau pondre des chansons de deux minutes 30, ça commence à faire beaucoup. Heureusement, on ne trouve pas le temps pour autant. Sans se dédoubler, ils ont réussis à amener des nouveautés bienvenues : des guitares encore plus violentes, un son plus lourd, du chant pour Laurie ou même des chœurs féminins et un featuring de Baxter Dury. Les paroles sont toujours là pour conter des petites histoires du quotidien : une charge contre les riches, une sur les coincés du cul, un message sur les rencontres que l’on peut faire jusqu’à faire un clin d’œil appuyé à leur nouveau producteur sur « People We Meet ». La gouaille et l’ironie d’Isaac fonctionnent et sont assez audibles pour faire mouche régulièrement, sans sombrer dans la punchline ou la missive engagée. Petit clin d’oeil à « Fuck the Hi-Hat », 45 secondes de boutade bourrine qui résume bien l’esprit du disque.
Same old s…tuff?
Le disque enchaîne quelques excellents morceaux comme « Lies » ou « Same Again » en poussant le curseur plus loin et fort sur ce qu’il sait très bien faire. A l’inverse, une ou deux aurait du rester sur le bas côté comme la très redondante « Play Dead » ou « Consumed or Be Consumed », qui bénéficie d’un feat de Mike D. Même une incursion dans l’électro avec « STD / PHD’s » qui ne marquera pas forcément.
Plus de gimmicks, de riffs accrocheurs pour des morceaux plus « construits », Slaves atteint son objectif. La tracklist aurait sûrement gagner à être épuré des 2/3 titres passant à côté pour des raisons variées mais le groupe passe ici l’étape du deuxième disque avec facilité. Le gros point fort des Slaves, c’est leur ton. Une ambiance un peu dégueulasse de lendemain de soirée arrosée, un regard désabusé sentant un peu la lose mais surtout l’ordinaire.