Jusqu’à présent slowthai était peut-être un peu trop considéré comme un pro du featuring, la faute à de gros singles rouleaux compresseurs comme Doorman, Inglorius ou encore Mazza et Cancelled. Il faut dire qu’avec ses deux premiers albums on pouvait déjà aligner les noms de Mura Masa, Skepta, A$AP Rocky, James Blake ou encore Denzel Curry parmi ses invités. En plus d’une collaboration remarquée avec IDLES, une chose semble avoir marqué notre bon Tyron, c’est sa participation au Song Machine de Gorillaz avec Slaves.
On l’imagine tellement avec son petit sourire en coin se dire « eh si Damon peut s’amuser comme ça avec le Hip Hop, je peux inverser le truc et m’amuser avec le Rock, non ? » Et l’on repense aux indices qu’il pouvait nous laisser dès l’ouverture de Nothing Great About Britain qui ouvrait son premier opus « I ain’t Dizzie, I’m just a boy in corner…I put manners on a punk cause I haven’t had my skunk…I’m a Prodigy they made me…Doc Marten Boy)
Bien sûr, il serait réducteur de prendre cette livraison comme une récréation tant son contenu est dense, intense et finement réfléchi dans ses moindres détails. Seul Feel Good pourrait donner l’illusion de facilité et même là on comprend tout de suite au couplet que ce titre n’est pas fait pour une lecture au premier degré.
On a clairement affaire à un grand album et il serait injuste de trop détailler son contenu tant on a envie de te laisser le vivre et embarquer dans cette Downward Spiral qui débute incroyablement avec Yum et ses révélations sur sa thérapie.
Et si après deux extraits il fallait encore te convaincre, on peut rajouter un petit peu de name dropping puisque cet album a été enregistré chez Dan Carey avec la fine fleur de la scène indé anglaise (des musiciens de Jockstrap ou Beabadoobie) , qu’il regorge de surprises et puis bien sûr Tyron ne pouvait pas faire sans une collaboration mastodonte une fois de plus et c’est donc Fontaines DC qui vient lui prêter mains forte pour un Ugly qui apparaît aussi identitaire pour l’auteur que pour ses invités.