TAUR, c’est le nouveau projet musical signé Mathieu Artu (RQTN, ex-Kid North), désormais lancé en solo. Et le bougre n’avait pas tardé à nous faire sérieusement saliver avec deux singles franchement jouissifs, « Black Fire » et « Leviathan » prouvant sa capacité à proposer, encore une fois, un son, une identité sonore bien propre et ultra léchée. Et vous dire que les premiers singles m’avaient mis l’eau à la bouche serait peu dire tant que je les ai écoutés.
Shériff, fais-moi peur.
J’avoue, quand Mathieu m’a proposé d’écouter cet EP avant la sortie officielle, j’étais ravi ! Difficile de résister, le simple single « Black Fire » tournait en boucle chez moi, mais aussi et bien sûr dans la bagnole, de nuit si possible pour coller à cette ambiance à mi-chemin entre la bande originale de film et l’album pop mélancolique. De fait, j’ai donc eu l’occasion d’écouter, encore et encore un EP que je redoutais presque, tant les singles m’avaient plu.
Véritable mécanicien artisan d’une production bien huilée, Mathieu nous révèle encore ici sa capacité à gérer le tout d’une main de maitre. Petite info d’ailleurs, si vous achetez le vinyle et son sublime artwork de Juliaon Raoels, outre le master haute définition à télécharger en plus, vous aurez aussi l’opportunité de découvrir l’envers de l’enregistrement, et cette capacité du musicien à tirer le maximum des outils à sa disposition et de son petit studio maison, grâce au making of vidéo. De l’écriture à la production, tout est ultra travaillé, aucun à coup n’est à déplorer sur un EP parfois nostalgique, parfois exalté et exaltant. Chaque titre ressemble à un voyage, tantôt pied au plancher, tantôt plus doux dans les reprises mais jamais au point mort.
Le Transporteur (d’émotions).
Ainsi l’album s’ouvre sur le sublime « Gone » et ses chœurs qui vous feront obligatoirement fredonner aux côtés de Mathieu, faisant de vous le passager temporaire d’une entrainante pop nostalgique. Et si j’avoue que « Clarity » est le titre que je « préfère le moins » de l’EP, je ne peux que m’incliner quant à la délicatesse de son outro fourmillant de détails, tout comme l’incroyable sensibilité dégagée par les cordes de « Nuit », soutenus par une superbe partition de piano et la montée en puissance commune des instruments. Chair de poule assurée et point de non retour atteint ! On a envie de partir avec lui et ça tombe bien car l’artiste nous invite un peu plus encore au voyage avec un road trip placé sous le signe de l’espoir et du renouveau avec « Asphalt », titre le plus enlevé et qui illustre bien le fait que Mathieu n’avait pas envie de se plier à l’habituel titre lent de clôture. Bien lui en a pris. L’EP n’en reste pas moins équilibré et accrocheur de cette manière, comme une ultime virée vers le jour levant, laissant place à d’autres possibilités, d’autres espoirs. Un régal pour cet EP que je ne saurai que trop recommander.
Et pour rappel parce que les premiers singles s’achètent aussi sur iTunes et qu’ils sont très bons (mais ne sont pas sur l’EP).