The Horrors, cinquième volume. Débarqué via leur propre freak-show, ils se sont très vite transformés à chaque album sans jamais transcender l’excellent Primary Colours sorti en 2009. Et oui, déjà. Après des mutations proches de Joy Division, New Order, où nous emmène V ?
Plus c’est lent, plus c’est ?
Aérien pour ne pas dire atmosphérique dès « Hologram« , The Horrors semble prendre son temps dès l’intro. « Press Enter To Exit » est tout aussi chill et laisse place à beaucoup d’instrumental. Comme l’excellente « Machine » démarre par une première minute muette tout en installant un son assez lourd et demeure l’une des perles de ce disque. Jamais parti pour être dans le même moule que l’album précédent, les mecs de Southend-on-Sea continue ici sa recherche sonore avec par exemple « Ghost« , une balade à la mélodie inédite pour eux amenée vers des sphères shoegazing dans sa deuxième moitié. Est-ce que c’est l’une des conséquences de collaborer avec Paul Epworth connu pour ses prods pour U2 et Adele ? Sûrement. Comme Mark Ronson sur Villains de QOTSA ou Greg Kirstin avec les Foo Fighters récemment, le mur du son franchit un vrai cap en termes de puissance. Dans cette configuration, « Point of No Reply » semble être armé pour être le prochain single.
Caractéristique commune à l’ensemble des titres, une durée gargantuesque flirtant régulièrement avec les 5/6 minutes. Preuve supplémentaire que le groupe avait décidé de s’installer et d’aller encore plus loin que le chemin entamé sur Luminous, injustement conspué après sa sortie. La production y est nettement plus lourde, le psychédélisme aussi. Pour le moment, V nécessite encore plus de temps avant de livrer ses secrets de par sa nature lancinante. Il manque certainement un titre mettant tout le monde d’accord comme « Sea Within A Sea« , « I See You » ou « Moving Further Away » pouvaient l’être pour les précédents. Ce qui pondère l’impression générale.