Il y a quinze ans, qui aurait pu parier que The National deviendrait cette tête d’affiche de festivals et ce synonyme de salles complètes à travers le monde ? Les frères Dessner et Matt Berninger en sont à leur neuvième album et si le précédent n’était pas des plus passionnants, qu’en est-il de ces deux pages de Frankenstein ?
Taylor Swift.
Phoebe Bridgers.
Sufjan Stevens.
Non, ces trois featurings ne sont pas qu’un appel au buzz. Taylor Swift s’est vu produire l’album folklore par Bryce Dessner. Phoebe a coécrit plusieurs titres avec le groupe, tandis que Sufjan est l’un des proches de la bande depuis leurs débuts.
Après un précédent disque d’un ennui poli et une régularité dans la production qui traduit surtout un manque d’inspiration, on attendait ce nouvel album avec indifférence et suspicion.
Une sensibilité touchante s’est muté avec les années en un manièrisme ampoulé. Tout comme leurs confrères d’Arcade Fire :au plus le rythme ralentit, au moins la pertinence est au rendez-vous. Comme si enchaîner les balades molles allaient leur donner de l’importance, The National s’enlise donc tranquillement dans une lente suite de titres sans aspérité, ni saveur. Un long robinet d’eau tiède en guise de tracklist où une poignée de morceaux émerge sans trop convaincre non plus, il ne faudrait veiller à ne pas nous sortir de notre sieste. On ne sait pas si c’est l’âge, la suffisance ou la prétention mais ce disque nécessite une patience et une abnégation que nous ne pensons pas avoir. Seules ‘Grease your Hair’ et le single ‘Tropic Morning News’ font office de titre plus enlevé et encore, il faudrait invoquer les guillemets… Nous n’avons même pas le souvenir d’avoir entendu un disque aussi chiant que celui-ci.
Pour s’extirper de sa lente agonie musicale, on vous conseille n’importe quel autre disque du groupe…