The Soft Moon ✖︎ Exister

The Soft Moon is Luis Vasquez. Voilà comment on pourrait résumer ce groupe qui voit ici avec Exister son cinquième disque en douze ans. Pile un an après un projet solo sous le nom de A Body of Errors, ce disque jette un voile sombre et frénétique sur cette rentrée quelques semaines avant le début d’une tournée européenne prometteuse.

Fini l’Europe et Berlin pour Luis. Maintenant installé dans le désert de Joshua Tree, il peut crier autant qu’il le veut et l’espace dont il bénéficie se ressent sur le disque. De l’aveu de son auteur lui-même, qui se sentait enfermé sur son disque précédent. Finis les chuchotements. Quatre ans après le très réussi et claustrophobe Criminal, The Soft Moon s’étend et invite du monde sur deux featurings. Enregistré avec fish narc, ‘Him‘ a frappé en plein dans notre coeur de goth autant par ses percussions martiales que par ses refrains à deux voix. C’est aussi la première fois que Luis Vasquez se met derrière la batterie et il s’agit sûrement de l’album où la production se fait la plus puissante. L’ambiance poisseuse et menaçante de ‘Answers‘ ou l’instrumentale ‘The Pit‘ façon Pretty Hate Machine rendent bien les coups et bénéficient complètement de cette orientation.

L’un des titres qui encapsule le mieux l’accomplissement de ce disque, c’ests ‘Become The Lies‘. Kick imparable et mélodie dansante pour un morceau qui ouvre vers un style plus grand public sans oublier la tension qui caractérise sa musique. Le signe que son auteur s’émancipe et se fait plus confiance à la fois dans l’interprétation et dans ses talents de compositeur. Ce que l’on retrouve aussi dans le clip dans la chanson visible ci-dessous, avec une danse au premier plan que l’on aurait difficilement imaginer dans le passé. Symbole d’un projet où il a voulu se dévoiler et s’impliquer au maximum émotionnellement. En étant sur la pochette en tant qu’enfant mais aussi dans les paroles écrites en conséquence de problèmes familiaux. A cela s’ajoute aussi un travail important sur les ambiances comme sur le morceau-titre qu’on jurerait issu d’une bande son de Terminator.

Pour toutes ses raisons, Exister démontre une fois de plus ce pourquoi on aime ce groupe et souligne encore plus son caractère entêtant.

Toulouse, Lyon, Lille, Amiens et Paris. Tu n’as presque aucune excuse pour ne pas croiser la route de l’un des albums de la rentrée : il ne te reste plus qu’à prendre ton billet pour que Luis et ses potes reviennent nous rendre visite. Exister continue de creuser le sillon de l’univers froid et fiévreux de cette lune sur laquelle on n’irait pas marcher mais danser.

NOTE FINALE
Prenant, dansant et abonné aux écoutes en repeat.
4