Sans prévenir et au milieu d’un été calme, Ty Segall profite du chassé croisé entre juilletistes et aoûtiens pour sortir un nouvel album. Sera-t-il la bande-son de nos barbecues ?
Ty Segall nous a délaissé pendant deux longues années. Un First Taste copieux, trompeur car sans guitare avait marqué les esprits grâce à une tournée toujours accompagné de son Freedom Band et de doubles sets rendant hommage aux meilleurs disques de sa discographie.
Plus que jamais tenté par la nouveauté, c’est donc avec Harmonizer que Ty nous prend par surprise. Par sa sortie inopinée et son orientation tournée vers les synthés. Démarrant par une interlude des plus calmes, ‘Whisper’ tonne avec un rythme funky, des chœurs à la T-Rex et de rares riffs conquérants. Il s’en passe des choses en 3 minutes 30 et son dernier tiers tout en changement de tempo et sorties de route promet un disque avec moins de chant et plus d’ambiance. Une atmosphère générale assez proche de la cover disco de ‘Despoiler of Cadaver’.
Groovy, baby!
La suite ne fausse pas cette impression avec la lente montée en puissance pour mettre en place ‘Erased’. Le morceau titre garde lui aussi cette couleur pop et confirme l’orientation chaleureuse du son choisi pour ce disque. Malgré quelques longueurs en fin de morceau qui amènent au zapping. Le bonhomme ne renie pas ses bonnes habitudes et renvoie une avalanche de percus et des sons triturés sur ‘Pictures‘, avant d’embrayer sur une lente balade mid tempo. Comme les guitares saturées sont bien du voyage, notamment sur ‘Play’ qui est une parfaite excuse pour faire cracher les cordes.
Parfois évoquée comme muse sur ses derniers disques, Madame est ici mise à contribution. Denée Segall est donc créditée sur 2 morceaux très dansants, au chant et à la co-écriture. Seulement 35 minutes serait-on tenté de dire au vu des sorties récentes fleuves mais Harmonizer est de ces albums assez courts qui creusent leurs propres sillons et n’ayant pas besoin de s’étirer trop.
Un disque plaisant, léger mais qui laisse peut-être atteindre trop vite ses secrets et manque d’aspérités pour gagner en ampleur. Un bon moment qui ouvre les portes d’une nouvelle période pour l’artiste qui en profite ici pour baptiser son Harmonizer Studios.
Pour en savoir plus sur la disco de Ty Segall, découvrir des anecdotes, entendre des extraits de nos morceaux préférés et mieux comprendre son évolution, on finit par te conseiller l’écoute de notre Circa 2010 qui lui est consacré.