Il y avait dans ‘Citrus‘, précédent opus du groupe, quelque chose d’immédiat. Une urgence musicale quasi vitale qui entrainait l’auditeur dans un tourbillon brumeux de mélodies Pop-shoegaze, et qui ne le laissait pas vraiment sortir indemne. Il y avait, dans Citrus, une fraicheur, une énergie non dissimulée, une pression constante qui ne se relâchait jamais vraiment. Il y avait, dans ‘Citrus‘, une âpreté, mêlée avec finesse et classe à une douceur des plus plaisante, mélange acidulé-sucré. Il y avait, dans Citrus, ce mélange subtile de fulgurance Rock, de brouillard shoegaze et de caresses pop. De ces vestiges flatteurs ne reste plus que le versant pop du groupe, et le désormais duo de nous livrer ‘Hush‘, troisième album d’Asobi Seksu.
Le meilleur qualificatif de cet album est : inégal. Là où ‘Citrus‘, chef-d’oeuvre du genre savait déstabiliser son monde par ses contre-pieds incessants, ‘Hush‘ est un album qui enchaine les morceaux sans réelle passion, et parfois sans grande cohérence. Le choix de se tourner vers la pop est un choix à priori respectable, nombre de groupes ont réussis ce pari de belle façon. Mais voilà, si la voix de Yuki Chikudate est toujours aussi douce qu’à l’accoutumée, l’enrobage musical lui, est mielleux à souhait, et nous emmène parfois jusqu’aux portes de l’écoeurement. Dommage. Dommage, d’autant plus que cet album ne décolle jamais vraiment, sorte de ventre moue dans une discographie (ok, pour l’instant sommaire), mais déjà forte alléchante.
‘Layers‘, en ouverture, assomme déjà l’auditeur. Alors évidemment, quelques titres sont de belles surprises, et se hissent haut la main au sommet de l’album : ‘Familiar Liar‘, ‘Transparence‘, ou ‘Me & Mary‘, imparable, mais au final, ces morceaux font juste figure de bonnes idées dans un album qui restera un album à la limite du chamallow, sympathique lors des premières écoutes, puis, assez vite écoeurant. Pas vomitif au final, on espère juste un léger dérapage de leur part en attendant la suite. En attendant, on se repassera ‘Citrus‘, histoire de.