Cette compilation est destinée à récolter des bénéfices pour la Red Hot Organization, une ONG qui lutte contre le Sida.
C’est donc une très belle initiative qu’a pris le label 4AD, en regroupant sur ces 2 albums plus d’une trentaine d’artistes Indie.
Pour la petite histoire, le titre vient d’un morceau de Blind Willie Johnson (‘Dark Was the Night, Cold Was the Ground‘), un ancien chanteur de blues devenu aveugle après que sa belle-mère l’ait aspergé de vitriol.
Parmi les groupes présents, on notera la présence d’Arcade Fire, Feist, Cat Power, Jose Gonzalez,… ainsi que certains membres de Belle & Sebastian, The Bright Eyes, Death Cab For Cutie, Antony And The Johnsons… Donc du beau monde.
Les chansons sont soit des inédites, des faces B mais on retrouve également des reprises (‘Feeling Good‘ de Nina Simone, ‘Cello Song‘ de Nick Drake, ‘With a Girl Like You‘ de The Troggs…).
Le principal avantage de cette compile est aussi son inconvénient, c’est-à-dire que la majorité ont un style très différent. On a donc un ensemble très hétéroclite, passant du calme ‘(‘Sleepless‘ de The Decemberists), avec du hip-hop (‘Blood Part.2‘ de Buck65), des influences soul (‘Inspiration Information‘ de Sharon Jones & The Dap-Kings), voire des morceaux instrumentaux (‘Happiness‘ de Riceboy Sleeps).
Au final, il en ressort une impression de désordre, on passe d’un style à un autre et il est assez difficile d’apprécier l’album en quelques écoutes.
Au contraire il en nécessite vraiment de nombreuses pour pouvoir apprécier tous les morceaux, car il n’y a pas vraiment de mauvaise chanson, plutôt des visions qui nécessitent beaucoup d’attention pour en comprendre toute la beauté et la subtilité (‘You Are The Blood‘ de Sufjan Stevens, sublime morceau qui s’étale sur 10 minutes).
Certains passages par contre font tout de suite leur effet (‘Cello Song‘ de The Books Feat. Jose Gonzalez, ‘Train Song‘ de Feist & Ben Gibbard, ‘The Giant Of Illinois‘ d’Andrew Bird,…) et d’autres ne donnent envie que de passer à une autre (‘Dark Was The Night‘ de Kronos Quartet, ‘Mimizan‘ de Beirut). Au début un bon nombre ne me plaisait pas mais au final une majorité ce sont révélées vraiment agréables à écouter, puis ré-écouter, puis finalement passer en boucle (‘Hey Snow White‘ de The New Pornographers, ‘When The Road Runs Out‘ de Blonde Redhead & Devastations, ‘Gentle Hours‘ de Yo La Tengo).
Au final ce disque est plus qu’une occasion de faire une bonne action (vu que tous les bénéfices sont reversés à une organisation). Il permet notamment de découvrir de nouveaux groupes qui, même s’ils font partie d’un même style musical, possèdent néanmoins tous une originalité qui leur est propre.