Qu’on se le dise, le fantasmé sticker « Idéal pour emballer » a encore de beaux jours devant lui. Toutefois, réduire cet album de The Blue Seeds à son petit côté épate-bobo serait fort injuste tant le groupe mené par François Dufault (comme le cinéaste mais enrhumé) s’impose comme une très belle révélation de ce plutôt morne début 2009.
La musique de The Blue Seeds sait se faire langoureuse et sombre comme du Elysian Fields (l’ouverture ‘Barcelona‘) et flotte au gré du vent mené par des guitares twang et autres mystérieux arpèges bluesy. Ce disque possède un fort pouvoir stimulant l’imaginaire (‘Lost Highway‘), l’Ouest américain fantasmé, le mythe de la frontière, et vas-y que je chiale dans ma bière. Si le début de l’album fait la part belle aux ambiances, ‘That night in Amsterdam‘ ou ‘My fait weather friend‘ montrent un groupe qui maîtrise aussi l’indie pop. Tout au long du disque, The Blue Seeds parvient à trouver une multitude de gimmicks ou petites lignes de guitares qui obsèdent au moins autant les neurones que la voix toujours réconfortante de la chanteuse (le piano menaçant de ‘Lost and delirious‘). On pourra faire la fine bouche sur une ou deux chansons peut-être superflues mais The Blue Seeds ne fait pas une fausse note et parvient même à réussir un fascinant exercice de style sur les sept minutes de ‘Words from a fairytale‘.
Ce premier album en impose de par sa subtilité et sa maitrise et s’impose comme une bande-son d’un film imaginaire (ou au choix, de son quotidien). The Blue Seeds se conçoit aussi bien en fond sonore mystérieux qu’en confident nocturne lors d’une insomnie, de toute manières, dans ce dernier cas, l’onirisme de l’album compensera bien la perte de sommeil…