Membres d’une scène nord-irlandaise en pleine effervescence de qualité (And So I Watch You From Afar, Adebisi Shank, Fighting With Wire pour ne citer qu’eux), les LaFaro tirent leur sobriquet du grand Scott LaFaro, jazzman culte à la musique aussi raffinée que ne l’est pas celle de ses homonymes.
Eh oui, LaFaro, ça envoie. Cousins d’outre manche de Bukowski, ces lascars à l’accent bien marqué surfent sur la vague du stoner couillu qui sent la sueur et la bière et décoiffe comme une virée sans casque en Harley. Passé l’interpellation face à l’image d’un canard plongeant sur fond grisâtre qu’est la jaquette de leur premier effort, leur musique étonne en revanche beaucoup moins. Riffs de brute et cogne de batterie se suivent tout au long de l’album. Ainsi, du hautement headbanguant et puissant ‘Tupenny Nudger‘ aux très ‘Queens Of The Stone Age‘ ‘Mr Heskey‘ et ‘Leningrad‘, on passe aux plus punk voire hardcore ‘Chopper Is A Fucking Tout‘, ‘Girl Is A Drummer‘ et ‘Cold Dog Soup‘, et jamais le vrai break ne se fait, laissant le caractère pêchu dominer tout l’album. Par contre, là où ça fait mal pour le groupe qui fait de nous déception, c’est quand surgit la très bien nommée ‘Not A Song‘ au riff littéralement copié/collé à partir de ‘Tupenny Nudger‘. Tout bon les gars, c’est pas une chanson ça, c’est purement et simplement inutile. L’album aurait compté une piste en moins que ça n’aurait pas gêné, bien au contraire. Heureusement que la géniale ‘Great Conversations Remembered No. 36 – Jeff Hinton‘ rattrape cette grossière erreur avec ses lignes de guitares noisy et sa basse rappellant les plus grands du rock alternatif.
Bien que la claque ne soit pas de mise à son écoute, cet album est loin d’être mauvais. Maintenant, vivement que LaFaro mélange l’éther au carburant, histoire de vraiment exploser dans la face de l’auditeur.