Fiction Plane – Sparks

Décidément, chaque album de Fiction Plane confronte toujours les chroniqueurs au même problème. Je m’explique, quand ton papa s’appelle Sting et que son groupe The Police a terriblement marqué une génération rock ou deux, difficile quand on est le fiston d’échapper au comparatif avec son darron si on se met à la musique ! Bah oui chroniquer ce nouvel album du jeune trio, c’est un peu comme jouer au ‘ni oui ni non‘ mais avec The Police et Sting !

Néanmois, Joe Sumner et ses deux comparses (Pete Wilhoit le batteur et Seton Daunt à la gratte) ont un avantage sur l’autre vieux trio. C’est que les flics assurent désormais plus leur retraite à coup de tournée mondiale et autres albums de reprises de leurs propres titres qu’autre chose ! Fiction Plane, eux, poursuivent sur la lancée de leur précédent album avec un agréable mélange de pop rock, ‘You Know You’re Good‘ ou encore ‘Out Of My Face‘ dont certains passages instrumentaux révèlent néanmoins la toute la différence entre les deux formations, à savoir la fougue de la jeunesse ! Et oui, la formation l’avait d’ailleurs prouvé sur son DVD live débordant d’énergie et c’est une bonne chose car si le précédent album (‘Left Side Of The Brain‘) m’avait moyennement convaincu, la faute à des ballades un peu faciles, peu touchantes à mon sens et qui le composaient pour moitié, ici Fiction Plane va se contenter du minimum syndical dans ce registre (‘Denied‘ bien plus inspirée et ‘Sadr city blues‘ en version acoustique dotée d’un groove imparable sur l’édition deluxe). Joli retournement de situation me concernant dans ce domaine.
Pour le reste, le groupe vogue entre sa pop rock énergique qui plaira aux connaisseurs du groupe et des vieux poulagas (‘Push me around‘ a vraiment des accents de service de gardiens de la paix par exemple, la faute à une rythmique souvent groovy (‘Talking‘) rappelant le reggae ‘blanc’ de papa et ses collègues). Il est toujouyrs aussi difficile d’éviter les comparaisons même d’un point de vue vocal (‘Revenge‘ ou encore ‘Two Sparks’ et sa basse bondissante.)
Mais si le titre ‘Zero‘ avec son intro façon horloge rappellera aussi à certains le titre ‘Russians‘ du papa qui pique, on ne pourra leur en vouloir, surtout lors des envolées vocales de Joe qui ne font que renforcer cette impression de filiation inévitable mais au final, ô combien recommandable.
Reste que le groupe arrive à surprendre sur cet album comme sur le titre ‘Tommy‘ aux riffs gras et bien lourds balancés sur une rythmique façon desert rock. Disons-le, c’est plutôt réussi pour une inscursion dans le genre, le refrain est certes plus classique mais que dire de ce break tout instru psyché assez inattendu jusque là, si ce n’est que le groupe surprend agréablement dans des registres moins explorés jusque là. Tout comme ‘Russian LSD‘ et sa rythmique lancinante et fiévreuse prouvant que le registre dans lequel Fiction Plane semblait se cantonner jusque là ne révèlait pas encore tout à fait tout l’étendue de leurs envies et c’est tant mieux !
Seul petit couac à mon sens, qui tient du délit mineur puisque dispo sur l’édition collector uniquement et totalement lié à mon histoire personnelle, le titre ‘Telephone Unknown‘ dont le refrain évoque chez moi le générique de du dessin animé ‘L’inspecteur Gadget‘ (forces de l’ordre, quand vous nous tenez en garde en vue…).

Vous l’aurez compris, même si le précédent album était aussi encourageant qu’inquiétant, Fiction Plane a préféré confirmer tout le bien que l’on pouvait penser d’eux après avoir mâté le DVD live. Totalement décomplexés, gonflés à bloc après une tournée en tête d’affiche couronnée de succès, le trio se donne toutes les chances de montrer l’étendue de son talent ! Difficile d’éviter les comparaisons avec les papas keufs, reste que ce fardeau se révèle finalement plus être un gage de qualité qu’une tare. Verdict, vivement la récidive !