Pour un coup d’essai, c’est presque un coup de maître. Doctor Pepper’s, trio lyonnais tout jeune mais déjà solide, fait preuve d’une belle maturité dans ce Carrot Cake goûtu et inspiré. Saveur principale : rock indé musclé. Glaçage : schizophrénie ambiante, qui fait chavirer sévèrement le maxi six-titres entre déconnade textuelle (‘Dactylo‘) et sérieux fragile et sans lourdeur (‘Tragi-comique Héros‘). Garniture : tendance au hit traître et insoupçonné (‘White Rabbit‘). Même les petites imperfections, normales pour un premier tir, ne font qu’ajouter au capital sympathie du groupe, qui semble surgir de nulle part.
Après, Doctor Pepper’s marche clairement sur les pas des aînés, comme les premiers Placebo, tout en détournant le riff caractéristique Molko dans une sauce disco-rock réussie (‘Borderline Girls‘). Ca peut tendre vers un emo-rock pas toujours bien bouchonné (‘My Way‘ et ‘Powertrip‘, plus anecdotiques), sans tomber dans le n’importe quoi sonique. Et surtout, ça s’assume de bout en bout et la tête haute, sans avoir l’air de s’excuser.
Beau début pour la formation Pepper’s, prête à dégoupiller.