De concerts nombreux en EPs séduisants, Sophie Gontier a bien mérité son statut de Synth-Maria-Du-Noise. Revenu dans un format court (de nouveau), ce one woman-band porté à bout de bras, avec un sourire félin perceptible dans la voix, continue de convaincre et de faire profiter de sa douce évolution vers une synth-pop parfaite.
I Am Vertical rassemble donc le meilleur d’Anything Maria : une solution simple et efficace qui a pour ingrédients une dose d’électro minimaliste, une pincée de guitares noisy, et un sens de la mélodie assez exceptionnel mais sobre, préférant les chevauchées intimes et entêtantes aux hymnes faciles. Il y a là le déjà connu ‘3’30‘, comptine naïve aux pulsations délicates, le synthétique mais terriblement indie ‘Cook Him Up‘, et l’acide-rock ‘Ecstatic Pessimist‘, ou Kim Gordon croisée avec Cylob. La grande classe.
Pour parachever ce quatre-titres fantomatique, Anything Maria s’offre une randonnée dans des territoires pop moins attendus : White Silence rappelle tant de paysages variés (Cranberries ? Radiohead ?) qu’il en devient inclassable, sous forme d’égarement quasi-acoustique. Risqué mais chapeau, ça tient.
En fin de compte, tout ce qu’il manque à cette rêverie urbaine et nocturne, c’est l’ambition d’un format long, quelque chose qui arrête net la frustration montante, une fois la dernière seconde du disque passée. A part ça, Anything Maria a (presque) tout bon.