Soit un duo. Deux allumés dont les pièces de cerveau ont l’air de s’assembler au moindre décollage de caisse claire, en formant le Frankenstein le plus excitant de la scène française rock du moment. Pas si surprenant dans le fond, Hugo Cechosz et Christophe Gratien ont le bagage nécessaire à la création vitale d’un rock garage et bluesly solide, lancé comme une locomotive en pleine Louisiane. Mais tout de même…
On peut évoquer les White Stripes, pour cette autonomie binaire et bicéphale qui sent le riff martelé et foutraque. On peut penser à Scott H. Biram pour cette simplicité blues cradingue et touchante (‘Come On Girl‘). Ou même parler des Cramps, pour la folie primaire qui irrigue les dix titres de ce premier disque sans remplissage (‘Spank Me‘). Mais ce que cultivent surtout les Twin Twisters dans leur jardin boulonnais maudit, ce sont des plantes vénéneuses sauce David Lynch, avec des airs de film d’horreur vintage (‘Blood On Your Hands‘) ou de romance mortelle (‘Not So Sure‘). Humour noir et cauchemards géométriques parachèvent un délire de plus en plus total, séduisant et audacieux, à la limite de l’expérience. Si.
Il n’y a pas de doute : la cabane de ce duo inventif a été construite sur un vieux cimetière indien. Et les morceaux de cet éponyme possédé sonnent comme autant d’incantations lumineuses.