Cela commence à faire un petit bout de temps que Comeback Kid calotte les esprits sans forcément taper sur le système. 8 ans de distribution de chouquettes tout en aguichant l’oreille de l’auditeur avec un couple « puissance-mélodie » toujours pleinement assumé et assuré. Gage de qualité lorsque l’on vient à considérer une discographie sans faux-pas avec de l’entrain et une grosse dose d’intégrité musicale dans un enrobage de douceur. Cinq enfants terribles toujours juchés sur la commode à maman et souriant les deux doigts dans la prise.
Avec ce quatrième album, la formation ne change pas une recette qui a toujours su fait mouche (hormis le remaniement de troupe après la période charnière de « Broadcasting ») et continue à nous enchanter avec de bons gros morceaux qui sentent le gymnase et parfois le step-up en ballerines à défaut du step-down bien connu des initiés. Car effectivement si ‘Symptoms + Cures‘ c’est avant tout la castagne avec le sourire, Comeback Kid affiche ici davantage de facilité et complaisance dans les arrangements de ses morceaux. A l’image du single « Because of All » ou de « Get Alone », le groupe vogue sur des hymnes bien montés mais que l’on sent moins taillés pour la scène et moins armés à l’épreuve du temps. A l’inverse de ses précédents opus, la formation essore ses compositions jusqu’à trouver les riffs les plus accrocheurs, les plus vendeurs, parfois au détriment de plans ou de breaks qui pourrait faire respirer l’ensemble et vaporiser un soupçon d’airwick sur la piste de danse. On pense notamment au final « Pull Back The Reins » ou à « Crooked Flavors » enchainés à une vitesse folle sans prendre forcément le temps de battre du pied. Reste que l’on serait vraiment mauvaise langue d’attaquer un opus qui a finalement du charme, de l’entrain et qui arrive à battre les oeufs en neige autour d’une musique débordante de vitalité.
Un poil moins percutant et plus frivole aux premiers abords, ce nouvel opus de Comeback Kid marque un cap dans la discographie du combo de Winnipeg. Celui d’un groupe plus méticuleux qu’à l’accoutumée qui prend désormais soin de sa démarche et de son apparence. Pour le coup, ce dernier gagne en professionnalisme ce qu’il perd aujourd’hui en fraîcheur et en folie douce. Suite logique à l’apparition des premières rides entre copains.