Simplicité, oui. Facilité, jamais !
Voici un slogan qui décrit plutôt bien la musique telle qu’on la défend sur ces pages rouges. Il explicite ce que nous sommes en droit d’attendre de tout artiste qui vient solliciter notre écoute. Les membres de Baton Rouge n’ont probablement jamais entendu parler de VisualMusic, mais ils semblent souscrire totalement à ce leitmotiv.
Baton Rouge aime la violence mais n’est jamais brutal.
Baton Rouge recèle une énergie insoupçonnée mais ne crie jamais.
Baton Rouge jouit d’une technicité irréprochable mais la met au service de ses chansons
Baton Rouge pourrait se cacher derrière une langue mais préfère être intelligible.
A ce stade, les plus érudits d’entre vous s’exclament: Eh, il y a 4 anciens de Daïtro là-dedans !
Nous serons tenté de répondre: On s’en fout.
Là où Daïtro s’employait dans screamo torturé à la structure chaotique, Baton Rouge joue un rock indie Sonic Youthien (Que des fils) sur des morceaux courts et posés: Il maîtrise l’art de la mélodie imparable au travers d’arrangement épurés. Le quatuor se montre par moment catchy façon premier Foo Fighters grâce à son excellent batteur (Aérosol), peut rivaliser avec Aussitôt Mort le temps d’un titre (Des chemins balisés) – mais se perd des fois faute d’inspiration.
Sans être excellentissime, Fragments d’eux-mêmes nous rappelle ce qui nous plait tant dans la musique, ce qui qui nous pousse à passer des heures à collecter les sons. Et ça fait du bien.