J’ai toujours pensé que si la matière musicale des années 80 était remise au goût du jour grâce à l’évolution du son et des arrangements, le résultat serait hautement aphrodisiaque. Cette décennie a beau être remémorée comme ringarde, elle a laissé des tubes au potentiel incroyable, que ce soit du côté d’INXS, Duran Duran, Simply Red ou Depeche Mode. Des gens comme Wes Borland, avec son désormais side-project regretté Black Light Burns, ont su renifler le pain béni mais se sont cassé les dents en le manipulant. En ce printemps aux augures de canicule, le groupe qui a tenté cette résurrection et qui l’a réussie, c’est Friendly Fires.
Pala, c’est un florilège d’influences kitsch mais bluffantes tant elles sont bien senties. Ses 11 chansons toutes tubesques rendent l’assimilation de ce disque très difficile à la première écoute. Avant de se noyer dans les arrangements outrageusement riches du disque, on danse. Osez me dire que vous n’avez pas envie de tortiller du cul quand vous entendez Live Those Days Tonight, que vous ne retrouvez pas à la fois des sonorités de Simply Red ou de George Michael dans Hurting et Helpless ou encore que vous ne sentez pas le malaise d’aimer un titre comme Blue Cassette ou Show Me Lights qui font cohabiter talent et production type NRJ. Hawaiian Air montre également les crocs du bon goût avec des sonorités électroniques d’un autre âge qu’Adebisi Shank a déjà utilisées dans l’excellent This is the Second Album of a band called Adebisi Shank.
Friendly Fires, c’est de la sorcellerie, et il était temps que des musiciens montrent à tout le monde qu’il faut se rappeler de ces années qu’on préfère oublier. Ceci dit, quand on voit les choucroutes, les tenus tout-en-blue-jean et avec le bas remonté jusqu’au nombril, on a le droit d’avoir peur. Et puis c’était toujours mieux que le look des années 70 et la disco. D’ailleurs, que personne ne réanime cette musique, pitié.