Né sur les cendres d’Union of Knives, Song of return est un groupe dont j’attendais énormément pour beaucoup de raisons. Parce que Violence & Birdsong d’Union of Knives faisait partie des meilleurs albums rock-électro des années 2000 (au même titre que Bloodsport des Sneaker Pimps ou War Stories d’Unkle). Egalement car le deuxième LP à paraître était plein de promesses : produit par Atticus Ross, les premiers morceaux en écoute m’avaient fait bondir d’impatience quant à la sortie de ce futur opus.
Et puis un jour, paf la pastèque. Union of Knives n’est plus, la faute à des divergences au sein du groupe et autres aléas qui font que des groupes se font et se défont parfois aussi vite…Le fameux deuxième album est donc devenu un EP non sorti officiellement et Craig Grant l’un des deux auteurs-chanteurs du groupe nous invite à les suivre en tant que Song of return.
Vous l’aurez compris, difficile dans ces cas là de ne pas avoir un petit noeud à la gorge en insérant le disque pour la première fois dans le lecteur. Limits, donc. C’est le nom de l’album mais également de la première piste qui sert d’introduction à ce disque. Un écho, la voix de Craig Grant qui se pose, lointaine mais toujours aussi reconnaissable puis un beat industriel : les choses reprennent là où leur ancien groupe les avaient laissées, et on ne pense pas si bien dire jusqu’au moment où le titre s’interrompt brutalement au bout de deux minutes. Un soulagement déjà, les écossais n’ont pas eu envie de partir dans des contrées complètement opposées à ce qui avait fait leur réussite ! Le second titre, Shackles, se fait plus pop mais marqué de sons électroniques et de guitares aériennes : le genre de titre que l’on aimerait entendre d’un Coldplay aventureux. Avec Concentric, retour à un son plus industriel, adouci toutefois par des choeurs enfantins et un jeu sur les voix du plus bel effet.
Et le reste de l’album ne décevra pas le moins du monde. Au fur et à mesure que les pistes avancent, je suis de plus en plus captivé et le groupe va nous montrer qu’il ne se repose pas seulement sur ses acquis en s’aventurant en terrain carrément post rock : Anniversary, track le plus long rappelle avec sa montée progressive et la voix lointaine les meilleures heures de Sigur Ros ; The Blizzard et son beat cotonneux se termine lui beaucoup plus rapidement. Enfin Transform, avec toujours beaucoup de réussite, incorpore des guitares aériennes dans une composition pop-rock de bonne facture.
Mais la perle se cache en plein coeur de l’album : Trajectory et sa pop électro progressive est un morceau splendid qui a servi d’habillage musical au site du festival écossais T in the park et logiquement de single même si l’on sait pertinemment que l’on n’entendra jamais ce titre sur quelque radio chez nous. On retrouvera en fin d’album un Black Sail beaucoup plus rock avec sa batterie martelée, une fois de plus un pont aérien bienvenu et un final saturé.
Limitless ,c’est le titre du dernier morceau mais aussi l’impression que nous donnent nos cinq amis de Glasgow tant leur album impressionne. Pop dans son écriture mais expérimental dans la recherche des sons, varié mais terriblement cohérent, dark mais empreint d’une énergie positive.