L’histoire retiendra que sur les cendres des Mars Volta naquît Bosnian Rainbows. Suite à un énième crépage de chignons entre Cedric Bixler et Omar Rodriguez Lopez, ce dernier a décidé de scinder la bête à deux têtes et de partir vers d’autres horizons en composant avec une donzelle et le dernier batteur de TMV, entre autres. Finie la tyrannie : le prolifique chevelu a même décidé de laisser la production à quelqu’un d’autre pour la première fois depuis une vingtaine d’albums ! Derrière un nom énigmatique se cache un groupe de 4 personnes ayant pris place à Hambourg pour l’enregistrement de ces 11 morceaux. Un chant féminin et punk, des guitares twistées et une véritable ambiance se dégage de cette affaire, malgré une batterie aussi bizarrement mixée que sur le dernier album des TMV.
La promo nous vend un groupe et on ne se sent pas floués : pas d’abondance de guitare poulpesque, ni de solos et encore moins d’envolées de 10 minutes comme à la belle époque. C’est de loin l’album le plus écoutable et efficace qui a pu abriter le seau de la touffe insatiable d’Omar. Est-ce que pour autant le résultat en vaut la chandelle ? N’aurait pas t-il céder la qualité de ses compositions face aux vocalises de sa chanteuse ? Ici, on avance sans mettre ça sur le dos des rayons du soleil ou d’un optimisme exacerbé que la réponse est non. Hormis son poussif et gnan gnan Turtleneck, on valide cette évolution. Torn Maps aurait pu sortir en 1986, tout comme les gimmicks de Always On The Run semblent parfois emprunter à Blondie.
En ayant coupé court à la disco de son projet tentaculaire et de ses sorties solos incessantes, ce vieux crabe de Rodriguez Lopez s’est offert une cure de jeunesse et une corde de plus à son manche. Il est sûr que cet album ne changera pas votre vie et ne la rendra plus belle mais il se peut qu’elle soit plus douce le temps de quelques écoutes avant de passer tranquillement à autre chose. Par contre, on prévient tout de suite ceux qui aimaient Omar pour son bordel et ses riffs, vous pouvez passer votre chemin. Mais il se peut que les déçus des derniers YYY’s y trouvent leurs comptes.