C’est parti pour les 2 phrases que vous verrez dans toutes les critiques de ce disque. Chet Faker est un producteur originaire de Melbourne connu pour sa reprise du tube R’n’B ‘No Diggity‘. L’heure de l’album est arrivée après des EP’s ayant suscité une attente non feinte dans le milieu. En bonne place dans le monde des rouquins à grosse barbe, le monsieur envoie donc sa sauce minimaliste. Beats hip-hop, un rythme qui sort rarement du mid-tempo et sa voix. Chaude et doucereuse. Chet vous lèche le conduit auditif d’une voix suave toujours prête à séduire votre cousine. Malgré une maîtrise indéniable de son organe, le syndrome de la demie-molle persiste. Le temps passe lentement et les morceaux ont sérieusement du mal à se différencier. Peut-être qu’une guitare acérée ou une vraie section rythmique aurait dynamité l’ensemble et permis au beau parleur de sortir sa torpeur. Hélas, on devra se contenter de ses 12 morceaux juste convaincants sur lesquels on n’a pas forcément envie de revenir. La faute aux arguments précédemment.
Peu de choses reste à ajouter quand on fait le bilan calmement comme si on avait 50 ans. L’amateur de rock ne se retrouvera sûrement pas dans ses bluettes et les singles (‘Cigarettes and Loneliness‘ et ‘Talk Cheap‘) ont beau prendre du corps et des choeurs, cela ne nous sauvera que trop rarement de la léthargie. Mou et un poil nian-nian, Built On Glass est surtout bâti sur de la guimauve. Peut-être que son habillage live donnera plus de vie à la chose, la Pias Nite du 30 Avril à la Maroquinerie aura donc des allures de tribunal.