Lord Dying – Poisoned Altar

C’est sans introduction et sur un rythme toujours aussi imposant que Lord Dying présente son ‘Poisoned Altar‘, sophomore du quatuor de Portland. Erik Olson et sa bande ne font toujours pas dans la demi-mesure avec leur recette maison mixant doom et stoner avec une pincée de black, pour l’ambiance et l’imagerie. La grosse demi-heure étalée sur huit titres flirte avec le minimum syndical, mais le groupe osait déjà la carte de l’album court avec ‘Summon The Faithless‘. Et je ne vais pas sacrifier cet album sur l’autel des considérations quantitatives.

Car il y a largement de quoi s’enflammer les oreilles. En dehors des rythmiques incisives et parfaitement affutées, tout est dans le gras ici : du lourd et aucune finesse. Un chant guttural mais audible, à te clouer au sol et jouant pour beaucoup à l’ambiance poisseuse. C’est là toute la dualité de Lord Dying : des riffs bien aiguisés mais un rendu très épais avec ce chant gras. Enfin, sauf quand Aaron Beam (Red Fang) vient ajouter un peu de chant clair, sur l’excellent ‘An Open Sore‘. Autre invité et surtout producteur, Joel Grind, également au chant mais sur ‘Suckling at the Teat of a She-Beast‘. Et certainement un peu de composition sur ce titre, certains passages sonnant clairement comme du Toxic Holocaust (les breaks font joliment la transition avec les rythmiques plus typiques du groupe). En dehors de ce titre, l’influence de Joel n’est pas palpable, ce qui est appréciable. Ce n’est pas toujours qu’un producteur plus connu que le groupe qu’il produit arrive à rester en retrait.

Il ne manquerait qu’une petite étincelle à ce ‘Poisoned Altar‘ pour être un très bon album. Plus de titres comme ‘An Open Sore‘, ‘Poisoned Altar‘ ou ‘Darkness Remains‘, qui apportent une touche de variété et d’originalité salutaire pour un album qui reste linéaire. Il faudrait également LE titre qui tue tout, ce qui manque à Lord Dying en deux albums. Il ne suffit pas d’avoir des chansons intéressantes voire très bonnes (ça reste un bon début…), il faut clouer tout le monde et ce n’est pas encore fait.