Ash – Kablammo

Ash, c’est un peu avoir tous les bons numéros dans le désordre. Tu es content mais mine de rien tu es passé tout près… Ash a tous les bons numéros : une histoire sympa, les origines irlandaises, les bonnes bouilles, un peu geeks mais pas trop, les bonnes vibes, les bonnes influences, le bon son, les bons riffs, les bons accords, un bon songwriter qui se trouve aussi être un excellent guitariste. Parfois, ces petits veinards ont même le numéro complémentaire, l’étoile et signent une ou deux chansons vraiment magiques. A part au niveau artwork -une catashtrophe- Ash a tout bon. Alors pourquoi ça ne prend jamais vraiment ? Parce que les bons numéros sont dans le désordre (on l’a dit dès le début). La voix de Tim Wheeler dégage une douceur mal à propos lorsque le groupe la joue rock et à l’opposé Ash a une petite tendance à la ballade cucul la praline mal saupoudrée de violons. Tim Wheeler a toujours cette tendance à la logorrhée, du mot en trop dans ces paroles faisant perdre de la souplesse à ses mélodies. En parlant de souplesse leur batteur est souvent raide comme un piquet. Excellents dans l’art perdu du single, les irlandais se sont pourtant lamentablement plantés dans leur projet A-Z (un single tous les 15 jours pendant un an). Oui, vraiment il y a quelque chose qui ne marche jamais totalement chez Ash.

Ce nouvel album s’appelle Kablammo et finalement c’est Ash tout craché. Qui va sérieusement écouter un disque qui s’appelle Kablammo avec un artwork aussi naze ? Dieu merci nous vivons à l’heure du téléchargement car il serait bien dommage de ne pas écouter -au pire entendre- ce nouvel album des irlandais, compagnon bien sympathique de conduite vitres baissées sous le soleil de juin. Il y a tout Ash dessus : les ballades sirupeuses (‘[Moondust‘, ‘For eternity‘, ‘Bring back the summer‘), les bons riffs et solos (‘Go fight win‘, ‘Dispatch‘), les singles bien fichus (‘Cocoon‘, ‘Let’s ride‘), les tentatives de réécrire un ‘Freakscene‘ (‘Machinery‘), la pop légère (‘Shutdown‘), le Muse avec bon goût (‘Evel Kneviel‘) et par ricochet, on s’est réécouté avec joie des ‘Nicole‘, ‘Numbskull‘ ou ‘Clones‘. Kablammo est un bon petit disque de retour en forme de ce qui reste et restera un proverbial bon petit groupe jusqu’à ce que les trois irlandais aient les numéros dans l’ordre. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.