En 2014, cette bande de mecs rencontrés à Montreal avait transpercé la sphère indie pour devenir l’une des surprises de l’année avec notamment un passage remarqué en ouverture de la Route du Rock. Ought ne chôme pas et après un EP sorti à l’automne dernier, ils attaquent déjà l’étape du 2ème album.
Les disciples de Sonic Youth ont gardé leur son : morceaux à tiroirs, chant en roue libre, batterie à contre-temps et guitares dissonantes. Une recette difficile à apprivoiser au début, qui fait son chemin tant qu’on s’y investit un minimum.
Agaçant parfois (‘The Combo‘), fatigant même (‘Celebration‘), ce second opus est à la fois moins fiévreux et incisif. Paradoxalement, il laisse aussi moins de place aux respirations et les pistes sont vraiment chargées. Le morceau à retenir est bien sûr l’enivrante ‘Beautiful Blue Sky‘, jouée en live depuis déjà quelques mois.
Tim Beeler Darcy survole ses paroles en suivant les guitares : il trottine, court, harangue, devient hystérique, s’entête. Il est l’identité du groupe par son allure à la Jarvis Cocker et son style vocal si particulier. Pour un savant mélange entre Brian Molko et Billy Corgan pour le côté nasal et Matthew McConaughey dans True Detective pour la diction.
Sun’s Coming Down révèle sa force dans la transe. Ce n’est pas un secret puisque c’est comme ça que le disque a été composé. A force de boucles, Ought réussit à attraper l’auditeur dans ses filets et ce qui commence par être une curiosité finit par se transformer en obsession. En-deça de son excellent prédécesseur, cette cuvée 2015 est un met curieux et intrigant. Si vous découvrez le groupe avec cet album, vous pouvez vous jeter sur ‘Habit‘ et ‘The Weather Song‘ pour découvrir que leur maîtrise ne date pas d’hier.