Benighted – Insane Cephalic Production

Troisième album déjà pour ce jeune groupe qu’est encore Benighted. Depuis 1998, il sillonne la France et l’Europe et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est passé inaperçu pour aucun amateur de death. Nouvel album donc, et la tendance qu’avait pris la formation dans les deux précédents se confirme. En effet si leur premier penchait du côté du black ambiance sombre et pesante plus qu’autre chose, le second avait plutôt surpris en versant dans le death brutal et puissant. Le troisième enfonce donc le clou en maintenant le cap direction un death plus rapide que jamais et beaucoup plus entraînant que ce que le quintet (désormais quartet suite au départ du bassiste) pratiquait à ses débuts. Et oui, ils ont déjà beaucoup tourné, Benighted, et on peut supposer qu’avec la réputation scénique qu’ils se sont faite, ils préfèrent opter pour ce mix power-death-grind qui fait bouger les foules.

Alors plus précisément, que trouve-t-on dans les 10 titres de ce ‘Insane Cephalic Production‘ ? En fait, un peu de tout. Bien sur les racines profondément encrées du groupe dans le gore métal (plus métal que gore), dont il se réclame, à la Cannibal Corpse et le death-blackissime à la Dying Fetus sont toujours là, ne serait-ce que respectivement dans ‘Perpueral Cannibalism‘, carnage aux riffs charcutés et au refrain terriblement accrocheur, et ‘Foetus‘, ode gargarismique aux joies de la violence gratuite rythmée par un batteur nécessairement dopé pour assurer une telle cadence à la double. Mais ce n’est pas tout ! En plus de ces titres ultra-efficaces en dépit de leur classicisme et qui raviront les fans de la première heure du groupe, le son de Benighted se tourne de plus en plus souvent vers un hardcore plus ‘tendre’, moins acharné et extrême mais tout aussi efficace. Dans ‘Self-Proclaimed God‘, la voix se fait moins sombre pendants quelques couplets et change son phrasé alors que la batterie se fait moins mécanique et beaucoup plus groove. C’est pas non plus de l’émo ou du néo mais cette alternance donne à ces quelques titres le petit plus qui donne envie de les écouter en boucle. Mais de manière générale, l’album tout entier est moins lourd que ses prédécesseurs et donc beaucoup plus abordable, même pour ceux qui d’habitude ne sont pas trop attirés par le death.

Un album original, donc, et si on devait en donner une image qui satisferait le plus grand nombre, on pourrait comparer ce son à un croisement entre la lourdeur, au sens positif du terme, de Dagoba, la créativité de Psykup, la précision chirurgicale de Nostromo et la puissance dévastatrice de Marduk. Ça peut sembler beaucoup dit comme ça, mais c’est vraiment l’image que l’on garde après quelques écoutes : celle de compositions talentueuses, alternant entre épique et festif, entraînant et oppressant. Si dans le futur, les albums de ces 5 stéphanois se révèlent aussi imaginatifs, il se pourrait bien que Benighted devienne un des noms majeurs sur la scène death française et pourquoi pas même plus. Un groupe déjà bien établi qui nous apporte du sang neuf, ça fait toujours du bien, et ce qui est sur c’est que ce ‘Insane Cephalic Production‘ ne peut être qu’une véritable tuerie live. On en redemande !