Fallait me voir rôder dans les bacs de la Fnac, de Virgin, de Gibert Jeune, des distributeurs sur le net, à guetter l’arrivée du nouvel album des electro punkette déjantées des Robots In Disguise. Il fallait me voir aussi après l’écoute de quelques titres (‘You Really Got Me‘, ‘Mirror, Mirror‘, ‘The DJ’s Got A Gun‘) en train de me traîner par terre, la langue par terre baignant dans ma salive à compter les jours. Parce qu’il faut bien l’avouer, le premier album DIY des Robots m’avait tout simplement mis dans un état affolant, tout comme pas mal de monde. Deux filles surexcitées qui signent chez Chris Corner, charismatique leader des Sneaker Pimps pour sortir des tracks à la fois trippantes et dansantes. Dit comme ça, ça parait un peu inconcevable. Et après l’écoute de ‘Get RID‘, on se dit qu’on devrait fouttre trois gifles au type qui a inventé ce mot car Sue Denim et Dee Plume on su détruire sa signification.
On passe un coup de cire sur le dancefloor, on sort la boule disco, on se boit en vitesse deux petits cocktails et hop, c’est parti pour trente et une (31) minutes à se trémousser. Certes, une demie heure, c’est peu, mais quand on se rend compte que les deux anglaises carburent à la pile Duracell 4,5 volt, ça suffit. Dès le premier titre, le ton est donné : l’électro rock n’ roll dansant est la base de l’opus : guitare vrombissante sur une boîte rythmique énergique avec par dessus, deux voix aiguës à la limite du strident qui s’entremêlent. Au début, on est pris de spasmes, mais la joie et la bonne humeur s’emparent de son corps. C’est la tête qui commence à se balancer aux sons de G-I-R-L-Girl!, tandis que les bras se lèvent accompagnant les cris de fond. De même durant ‘You Really Got Me‘, reprise de The Kinks bien qu’un peu faiblarde. Mais les Robots In Disguise ce sont surtout ces sons électro low-tech, tout droits sortis des année 80. Bien que rappelant parfois trop souvant que c’est Chris à la prod’, le même Chris qui avait sorti son effort solo quelques mois auparavant sous le doux nom de I AM X. Les sonorités se ressemblent souvent, la direction prise est la même, mais pas d’affolement : les demoiselles de Robots In Disguise ont beaucoup trop de personnalité pour se faire risquer ‘être qualifiées de copieuses. Alors on se remet à sautiller sur l’électrisante ‘Mirror, Mirror‘ où à tournoyer sur ‘Turn It Up‘ et son refrain enfantin. Et lorsqu’il n’est plus question de se refaire la soirée disco de Boris, on se fait envoûter sur ‘Voodoo‘ qui reprend les mêmes instructions qu’à l’époque du premier opus. Ou peut-être les plus hype d’entre nous tomberont sur le charme de ‘La Nuit‘, intégralement écrite dans la langue de Molière (qui se serait par ailleurs fait arraché toutes ses dents une par une après s’être fait amputé de sa langue pour ne pouvoir sortir que quelques syllabes incompréhensibles…).
Au final, ‘Get RID‘ prend une tournure pas si étonnante que ça : même si les voix des deux copines frôlent plus sur les aiguës et jouent moins sur leurs pouvoir sexuel, même si l’écoute se veut plus physique, les Robots In Disguise signent un album qui à défaut de tourner en boucle (bien que ce soit le cas chez moi) sur toutes les chaînes hi fi, n’aura pas de mal à se frayer un chemin à côté du DJ du Gibus. Mais attention, ‘You’d better run, ‘cuz dj’s Got A Guuuuuuuuun !‘.