On a souvent dit que The Strokes, The Hives, The Vines étaient la relève du Rock, qu’ils le réincarnaient, que Franz Ferdinand était un des seuls groupes actuellement capable de faire bouger la tête et de faire taper du pied, c’est en partie vrai, mais … les 3 premiers groupes cités ne sont que des branleurs ! LE disque Rock de 2004 est là, c’est celui de The Libertines, le deuxième (et dernier ?) opus du groupe anglais qui confirme tout le bien qu’on pensait d’eux après ‘Up The Bracket‘. Une énergie, deux voix, un son, des riffs bizarres, particuliers, The Libertines n’est pas un groupe en The comme les autres. Ici le The devrait s’écrire tout en majuscule, car ce sont LES Libertins du Rock. Il n’y en a pas d’autres. Comment dans ce cas faire abstraction des problèmes relatifs à ce milieu, drogue, amour-haine entre les deux chanteurs-guitaristes ? Cet ‘amour autodestructeur’ les a mené là, au meilleur disque Rock de l’année 2004 …
Premier morceau, première claque. ‘Can’t Stand Me Now‘, premier single de cet album, s’ouvre sur un riff alambiqué, tordu, comme souvent chez nos Libertines. Un titre chanté sur un ton presque nostalgique, où la complicité des deux chanteurs-guitaristes Peter Doherty et Carl Barat est mise en avant sur le deuxième refrain, suivi en outro d’un ptit solo d’harmonica. ‘Last post On The Bugle‘ et ‘Don’t Be Shy‘ suivent, ce morceau étant assez décalé par rapport au reste du cd, presque second degré. Une voix espiègle, de gamin, qui contribue à faire de cet opus un album exceptionnel.
Suit ‘The Man Who Would Be King‘, un chant calme, posé, sur une mélodie du même ton, un chant nostalgique, mélancolique, et cette phrase ‘J’ai vécu mon rêve aujourd’hui, je l’ai vécu hier, me regarde pas comme ça‘ ! Peter Doherty en pleine phase d’introspection ? ‘Music When The Lights Go Out‘, une ballade agréable, avec encore une phrase autobiographique, mais sans nostalgie ni auto-critique, elle sonne juste comme un constat (triste quand même) : ‘Et tous ces souvenirs de Pubs, de Clubs, de Drogues, et de Métros‘ … ça sent pas trop la joie quand même …
‘Narcissist‘, sixième morceau, suivi de ‘Ha Ha Wall‘, sont deux morceaux très Betes, au son un peu Rock, un peu crade, un peu simple, très efficaces. ‘Arbeit Macht Frei‘… Pas de commentaire sur ce titre et d’où il vient. Si vous séchez, ouvrez vos manuels d’histoire à la page La montée du Nazisme … Enfin, un excellent morceau, Punk, avec voix criardes, quasi-possédées, un morceau tout simplement génial. Il est suivi par ‘What Katie Did‘, une bonne ballade, agrémentée d’un étrange ‘shoop shoop, shoop de-lang de-lang’ : faut être couillu pour oser ça sur un tel disque !!
Puis, deux sursauts d’orgueil avec ‘Tomblands‘, LE morceau Punk du cd, puis ‘The Saga‘. ‘Road To Ruin‘et ‘What Became A Likely Lads‘ closent un album qui marque définitivement et sans conteste le fait que The Libertines est certainement un des groupes à avoir compris ce qu’était le Rock.
On avait plus parlé dans la presse des problèmes de Peter Doherty que de son groupe. On se demande effectivement comme et pendant combien de temps Carl Barat va pouvoir tenir la baraque The Libertines… En tout cas, le rock en 2004, c’est ça : un son crade, approximatif, un enregistrement ‘live’, des guitares et des voix au bord de la rupture, l’ombre de The Clash, avec Mick Jones aux commandes… On en redemande déjà !