Barcode est un groupe danois dont la naissance remonte à 1995. Dix ans plus tard, ils nous reviennent sur le label Nuclear Blast avec un quatrième album de hardcore tout simplement intitulé ‘Showdown‘.
Pour une fois, intéressons-nous d’abord au son du disque : la production est signée Jacob Bredahl (le frontman de Hatesphere) et se révèle honnête avec un bon gros son de guitare comme on les aime. Même si Tue Madsen s’est occupé du mixage et du mastering, on est toutefois assez loin du côté ‘rouleau-compresseur’ de certaines de ses productions (Cataract, Born From Pain)… Il faut donc croire que c’était voulu.
En ce qui concerne la musique, Barcode ouvre le bal de fort belle manière, avec un petit speech vindicatif où le brameur de service hurle pendant une trentaine de secondes que le groupe est de retour. Pour vous la faire courte, on va dire que ce groupe joue dans un registre punk hardcore assez brutal, mais tout de même bien loin de la furie du hardcore dit ‘new-yorkais’ (le côté tough guy est ainsi bien moins présent que chez Hatebreed). Peut-être est-ce dû à la voix peu puissante de Butch : en raison de ce manque de coffre évident, ce dernier chante en sur-régime sur tout l’album et cette grosse débauche d’énergie a pour mérite d’accentuer fortement la dynamique des compos (un peu comme chez Red Tape, mais en plus hardcore).
Des choeurs typiquement punk complètent le chant anglophone, ce qui donne une ambiance joyeuse à la plupart des refrains, même sur des sujets graves… Car oui, le groupe danois a une conscience politique, et il le prouve sur ‘Fanatics‘ avec une critique acerbe des méfaits de George W. Bush. Certains textes sont par contre 100% fun, comme ces allusions à Michael Jackson et Britney Spears sur ‘Make My Day‘ (doit-on y voir une allusion à l’inspecteur Harry ?)… Et je ne vous parle même pas des cris de jouissance féminins absolument hilarants sur ‘Padre Siffredi‘ !
Pendant 15 morceaux, Barcode envoie donc la sauce, avec une conviction et une énergie qui font plaisir à voir. Le groupe a même inclus en guise de bonus une reprise d’Accept, ‘I’m A Rebel‘, et il s’agit tout simplement l’un des meilleurs moments du disque avec son côté festif et son joli solo de guitare. Justement, en parlant de guitare, le jeu de Dr. J. et de Panter est rapide et précis, et de nombreuses rythmiques possèdent un côté thrash qui n’est pas pour me déplaire (j’ai parfois pensé au Anthrax des années 80).
Au début, j’avoue que j’étais plus sensible aux titres heavy et que les morceaux plus punk me laissaient assez indifférent : ‘Showdown‘, ‘Fanatics‘ et ‘No Lust For Life‘ me bottaient ainsi carrément plus avec leur côté bourrin. Et puis à force d’écouter et de réécouter cet album (15, 20 fois ?), j’ai fini par m’y faire, et par VRAIMENT apprécier ce mix punk/hardcore pour le moins bien ficelé. Ne cherchez pas l’originalité, vous ne la trouverez pas : le chanteur se contente de gueuler à un débit impressionnant pendant 34 minutes sur des rythmiques rapides et énervées. Mais il le fait bien, et finalement, c’est ce qu’on retient de ce ‘Showdown‘. Cependant, malgré les écoutes, j’ai quand même encore beaucoup de mal à retenir un morceau plus qu’un autre : certains refrains comme celui de ‘Bad Standing‘ sont certes entêtants, mais l’album manque tout de même de grands morceaux. ‘Showdown‘ est donc un bon album, impressionnant à de nombreux égards, mais qui pêche tout de même par son côté linéaire.