L’Autruche-core. Qu’est-ce qui peut bien ce cacher sous cette étiquette que les Psykup se sont collés dans le dos ? C’est assez délicat à définir en fait. Car la volonté première des 5 Toulousains est de ne pas jouer dans une seule et même cour ; ils piochent absolument dans tous les styles, à l’instar d’un Mike Patton qui fait dans le multi-métal. Alors que leur précèdent maxi nous avait scotché le cul sur notre siège, les Psykup nous assènent de leur premier véritable album, et tout ce qu’on peut dire, c’est qu’on ne pouvait s’attendre à reprendre une claque pareille !
C’est ainsi que les 11 titres de la galette vont s’enchaîner non-stop pendant 74 minutes toutes rondes (ce qui nous fait du 7 minutes de moyenne par chanson…).
Tout commence par une intro assez planante qui allie Synthé et Toms brutalement frappés crescendo pour arriver sur un … Or Not To Be qui nous montre dès les premières secondes l’originalité du quintette. On passe du hardcore au metal, en traversant quelques couplets pop limite émo et d’autres riffs punk. Suit Libido qui est à mon goût la chanson la plus intense de la galette. Posée et planante, elle se termine sur une envolée lyrique de la soprano Elodie Cassarino qui s’allie merveilleusement bien à la voix stridente de Julien et au chant acalmé de Milka. On passe alors à La peur du Vide que l’on avait déjà pu découvrir sur leur premier maxi. Et bien qu’ayant été réenregitrée et légèrement modifiée, on avance en terre connue.
Et bien vous le croirez ou pas, mais on vient de terminer la partie la plus ‘calme’ de l’album (si, si vous avez bien lu !). Les premières notes dissonantes de Teacher résonnent alors. Et la surprise au combien appréciée est sans nulle doute la présence de Jag et Poun’, les 2 acolytes officiant aux places de hurleurs chez Black Bomb Ä. Le son saturé des guitares laisse place aux notes douces et claires de Martin X qui nous berceraient presque. La partie rythmique est de toute beauté, et Brice a bien fait de troquer sa batterie électronique présente sur Sors la Tête pour de vrais bons fûts. La part.1 s’affole petit à petit, et le doux chant français passe brutalement à des hurlements anglo-saxons sur la part.2. Insipid et son intro ‘tyrolienne’ assez tripante précède le gros titre de l’album. L’autruche et ses 15 minutes est ainsi un parfait ‘condensé’ (peut-on utiliser ce mot là pour une chanson de 15 minutes ?) de tout ce dont est capable Psykup : passer comme si de rien n’était d’un hardcore violent à des passages limites émo. Pour ceux qui en redemanderaient, le martelage en règle sur Time and Space et les mélodies de Rebirth & Recession sont là pour nous asseoir pour de bon.
Voilà donc pour les retardataires l’ultime raison de courir au plus vite chez votre disquaire pour acheter cette perle rare. Bien que ce soit leur premier véritable album, Psykup fait déjà parti des grands groupes français sur lesquels il faut compter.