Voilà trois ans qu’on attend avec une certaine impatience le successeur de l’énorme album d’AFI, le dénommé ‘Sing The Sorrow‘, album charnière dans la carrière du groupe, puisque premier disque signé sur une Major, à savoir Dreamworks, la boîte du réalisateur américain qui voit des extraterrestres un peu partout depuis plus de vingt ans (Steven Spielberg). Passage plus que réussit, puisqu’ayant obtenu les moyen de leurs ambitions, le groupe faisait éclater ses envies au grès des pistes, et repoussait les limites d’un Punk limité qui était le leur dans le passé.
Comment rééditer la merveille sortie il y a plus de trois ans, pouvaient-ils encore le faire ? Il semble en tout cas que le groupe se soit encore une fois bien lâché dans l’expérimentaion de nouvelles voies. Le groupe a sans cesse évolué d’albums en albums, commençant au Punk de base, puis passant au Punk plus métalique (‘Black Sails In The Sunset‘), puis à l’expérimentaion Gothique-punk sur ‘Sing The Sorrow‘. Le groupe avait l’habitude de plonger l’auditeur dans une ambiance noire, sombre, presqu’hostile parfois. ici, le paris semble être différent. Une intro étrange, ‘Prelude 12/21‘ à l’arrière fond vaguement electro light, accompagné d’une boite à musique et d’une batterie répétitive, le tout porté par un choeur assez aigüe. Puis, on retombe en terrain connu, avec ‘Kill Caustic‘, la bombe Punk de l’album. On y retrouve la nervosité du groupe, et surtout la voix monumentale de Davey, qui nous montre ici qu’il n’a rien perdu de ses qualités vocales. Le refrain, recette du groupe, et toujours un hymne, que l’on imagine déjà repris en coeur par les fans lors des prochains concerts. Puis vient le premier single, et premier morceau qu’on avait pu découvrir par le biais du site du groupe, ‘Miss Murder‘. Dire qu’on est choqué en entendant ce morceau est un bien grand mot, mais cette piste vient démontrer le changement de tonalité générale du groupe. Le morceau, bien que très bon, ne sonne pas AFI, seule la voix et le pont (un ralentissement monumental), nous font en effet remarquer que, mais si, c’est bien eux.
La deuxième surprise vient du titre ‘Love Like Winter‘. Ce morceau est un single en puissance, petite bombe electro-rock, et, bien qu’assez sombre au niveau des paroles, est porté par un refrain fédérateur, et toujours repris en coeur par l’ensemble du groupe. Un nouveau morceau vient également s’inscrire dans cette veine elctro-rock, avec ‘The Missing Frame‘, ou même ‘37 mm‘ et son fond electronique. Surprenant mais pas vraiment lorsqu’on avait lu les interviews de pré-sortie, qui annonçait la volonté du groupe d’explorer toujours plus les possibilités musicales qui leur étaient offertes.
Alors bien sûr, on pourra se dire qu’AFI a sérieusement pété les plombs depuis ‘Sing The Sorrow‘, mais il faut peut-être simplement voir la volonté d’un groupe disposant de moyens plus conséquents prendre quelques risques quitte à créer l’incompréhension des fans, en tout cas, on y retrouve les bases du dernier album, des morceaux lents et sombres, ainsi que quelques petites bombes rock et punk, et on les attend déjà de pied ferme sur le sol français.