Grosse surprise et gros succès de la fin d’année 2004, le premier album éponyme des Anglais de Kasabian l’a vite élevé au rang de groupe majeur, les propulsant de festivals en tournées énormes. Une puissance (ahurissante sur scène à l’époque), un son particulier et un air je m’en branliste à la Gallagher, et une classe a toute épreuve. On attendait donc assez impatiement ce nouvel album.
Autant le dire maintenant, ça change … c’est plus orchestré et encore un peu plus électronique et le groupe n’a pas caché son envie d’aller plus loin (voir plus haut), et d’avancer dans son exploration musicale. Déconcertant au début, ‘Empire’ premier single de l’abum, et qui l’ouvre, provoquera lors de sa première écoute un mouvement convulsif occulaire, accompagné d’un léger sourire voir même d’un petit ‘Oh putain, c’est quoi ce truc’. Puis, à la réécoute, l’orchestration se dévoile peu à peu et laisse place au premier grand morceau du cd. Pas le temps de se remettre de ses émotions que le noisy-blues ‘Shoot The Runner’ vient se loger dans le crâne et ne semble pas prêt de le quitter. Entétant et intrigant, tel est le constat après l’écoute des deux premiers morceaux.
Puis ‘Last Trip’ et ‘Me Plus One’ viennent nous ramener à la réaliter et nous redescendre de ce qui ressembler à un trip chimique. Tout l’album est donc une confirmation quant au talents vocaux de Tom Meighan, qui pousse sa voix toujours plus en hauteur, sans pour autant ne jamais la perdre.
Etonnant enfin, avec ‘Seek & Destroy’ et sa boucle de clavier accompagnée de boîte à rythme, annonçant un ‘Doberman’ en forme d’hallucination collective et de montée permanente et son final aux trompettes mariachis. S’il manque peut-être parfois de renouveau, la prise de risque est bien là, avec plus d’orchestration et d’exploration electronique (écouter l’énorme ‘Stuntman’), et on peut toujours dire que, même avec son deuxième album, Kasabian a la classe.