Comment définir un album en une seule phrase ? Comment définir cet album, en une seule phrase ? Comment, en fait, aborder la chronique d’un album tel que le Citrus d’Asobi Seksu. Commencer par présenter brièvement le groupe peut-être … une chanteuse japonaise, un japonais et deux américains. Chant tantôt Japonais, tantôt anglais, un beau mélange pour un résultat mêlant parfaitement pop et noise comme sur ‘Exotic Animal Parade‘ et son final soufflant tout sur son passage, comme un monument implosant dans le brouillard.
On navigue au long de l’album entre la voix popisante de sa chanteuse et entre les régulières déflagrations rythmiques du groupe, pour un contraste à la fois excitant et réjouissant ‘Nefi + Girly‘ ou ‘Lions and Tigers‘, où tout semble parfait, de la voix, à l’accompagnement, tout comme sur l’impeccable single ‘Thursday‘.
Puis, certains morceaux sont inspirés de bases plus rock’n’roll, toujours avec ce son vaporeux de guitares, mais caractérisés par un aspect plus dur et une rythmique plus dynamique et plus rude (‘New Years‘). Il faut ensuite savoir reconnaître que le groupe n’invente rien, que Sonic Youth, My Bloody Valentine ou Jesus and Mary Chain sont passés par là, et Asobi Seksu semble prendre sont pied à copier le son et les riffs de l’époque, avec l’énorme ‘Strawberries‘.
Comment boucler la chronique de cet album sans mentionner les deux chefs-d’oeuvre ultimes du-dit disque que sont ‘Red Sea‘ et ‘Strings‘, les deux plages qui appellent le plus au voyage, et à l’envie de décoller pour de bon. On se surprend même à reconnaître certains aspects de la pop ludique et marrante de ‘Broken Social Scene‘ sur ‘Strings‘.
Citrus est à la fois fragile et dévastateur, sucré par sa voix popisante et amer par ses rythmiques chaotiques (mais toujours justes), un album où la maîtrise des codes du genre est respectée, et tellement bien maîtrisée qu’on a parfois l’impression d’entendre le son d’époque. Comment résumer cet album en une seule phrase donc ? Surprenant et magnifique, de bout en bout.