Ecouter ‘Replica Sun Machine‘, c’est s’exposer au risque de vite en devenir dépendant. Un univers élégant et éthéré, deux voix profondément belles et des chansons en forme d’aspirine de l’âme à la Sparklehorse.
C’est bien simple, on tient là un disque qui frise le sublime en permanence. Sombre comme Radiohead mais pop, léger et ludique à la New Order. Un album où les harmonies à 10.000 Hz de Air rencontrent une intensité dépouillée de la grandiloquence qu’on imagine souvent de paire. Il faut imaginer un Arcade Fire débarrassé de toutes ses lourdeurs pour se faire une image de ‘Replica Sun Machine‘. Produit par Brian Burton, aka Danger Mouse, le trio anglais parvient sur ‘Replica Sun Machine‘ à atteindre une sorte de toute puissance mélodique dans laquelle si rien n’est foncièrement évident tout ou presque semble sorti d’un rêve tour à tour glauque et enchanteur. Un véritable miracle en apesanteur se produit lors de l’affolante ‘House of lies‘, balade à la ‘Space oddity‘ ou ‘Cosmic dancer‘, arrangée par Van Dyke Parks avant que ne débute ‘Now til’ 69‘, mélodie à la Bowie chantée en choeur. Les merveilles s’enchaînent alors que Shortwave Set semble prendre un malin à plaisir à créer des collisions d’ambiances, malsaines, inquiétantes, réconfortantes, guitares fuzz ou arpèges cristallins.
Pour une fois, faisons court, avec le Paul Weller, de loin le meilleur disque du moment qui possède tout ce qui manque cruellement aux dernières sorties de Radiohead ou Coldplay : les voix, les choeurs, les mélodies, les chansons, la production, la concision. Et une âme. Superbe.