ASHES dIVIDE – Keep telling myself it’s alright

Il y avait bien longtemps qu’on n’avait jeté une oreille sur toute cette branche dite intelligente du metal. Question d’évolution des goûts. Qui écoute encore la même chose qu’il y a 10 ou même 2 ans ? Entre 2000 et 2003, c’était marrant de gueuler « fuck your god ! ». L’époque a changé tout de même. On est un peu revenu de tout ça aujourd’hui. A Perfect Circle plus ou moins fini et enterré, son cerveau Howerdel revient sous le nom d’Ashes Divide. On espère une madeleine de Proust. Souviens-toi ce jour où tu étais malheureux, tu as écouté ‘3 Libras‘ toute la soirée. Et après ça allait mieux. Ta haine envers le monde pendant ‘The package‘ au Zenith de Paris.

Pourquoi on aimait A Perfect Circle déjà ? Ah oui, il y avait ‘Judith‘, ‘Magdalena‘, ‘Thinking of you‘, et l’album ‘13th Step‘ sonnait pas mal. C’était un truc du moment. Sombre, vaporeux, vaguement mystique, légèrement grand guignol. Un peu de Cure, un peu de Pumpkins, un peu de Reznor, le truc qu’on ressent. Franchement ça fait un peu rire aujourd’hui. Ouais à l’époque, pas si éloignée, A Perfect Circle ça déchirait. On était sombre dans nos têtes. On a peu honte. Plus personne n’écoute sérieusement ça aujourd’hui. Oui, oui, c’était bien, on ne dit pas le contraire. C’est juste que…

Ashes Divide ? Ah oui, il faut bien en parler de ce disque… ‘Keep telling myself it’s alright‘. Voilà ce qu’on se dit en l’écoutant. C’est pas mal, c’est pas mal. Sombre, vaporeux, vaguement mystique, moins grand guignol car le MJK n’est plus là. Un peu de Cure, un peu de ‘Pumpkins‘, un peu de Reznor. L’époque a changé mais pas Howerdel. Que dire d’autre ? C’est du Perfect Circle. C’est normal. Du Perfect circle qui ne donne pas franchement envie de se pencher à nouveau sur les Perfect Circle. On craint ce qu’on risque d’entendre. Un truc pas mal, qui tourne un peu beaucoup dans le vide. Un gros travail sur le son, production énorme, des guitares qui tranchent comme une lame de rasoir, les inévitables petites notes de piano qui font ambiance église de suite, les refrains noyés dans un écho léger qui fait style (lire staïle). ‘The Stone‘, excellent. Voilà. On connaît tout ça. Les amateurs de surplace adoreront. Ceux qui, pour citer un autre grand chauve, ne demandent qu’encore et toujours la même chose, pour confirmer quoi. L’ambiance est un peu sombre, Howerdel doit écrire ses chansons dans le noir, pétrifié à l’idée du bug de l’an 2000. Parlons-en d’Howerdel. Rien contre lui. Il a une bonne tête de gentil. Sûrement un zicos très doué. Mais ce n’est pas franchement un songwriter… Cet album d’Ashes Divide n’est pas mauvais en soi mais on l’écoute en s’en foutant. Comme ‘The Slip‘. Comme le dernier Deftones dont on ne se souvient même pas du nom. Comme l’album de Puscifer. Comme ‘10.000 Days‘. Comme tous ces groupes qu’on aime bien mais dont la pertinence semble aujourd’hui disparue avec les angoisses du millénaire. Polaroïd d’une époque révolue. Merci pour les souvenirs.